Le jeudi 13 mai, des femmes de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO) ont organisé une marche de protestation contre la suspension jugée injuste de la secrétaire générale de la structure, Mme Dembélé Oulématou Sow.
Les marcheuses sont passées d’abord au Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales. Le ministre Kafougouna Koné étant absent, c’est son secrétaire général, Boubacar Sow, qui a eu l’honneur de les recevoir.
Après les salamalecs d’usage, les femmes ont remis, au Ségal, une communication dans laquelle elles font part de leurs inquiétudes par rapport à l’évolution récente de la situation au niveau de leur structure.
Cette situation s’est traduite par la suspension de la secrétaire générale, Mme Dembélé Oulématou Sow, de ses fonctions depuis le mardi 6 avril 2010, et cela, ,jusqu’à la prochaine Assemblée générale nationale.
Une décision jugée illégale par les marcheuses de ce jeudi, qui arguent que tous les arguments avancés par la partie du bureau ayant décidé la suspension sont dénudés de tout sens et estiment que le coup ne peut venir que de la présidente de la CAFO actuellement en service dans un organisme onusien à Dakar.
Mais ce qui a davantage écœuré les marcheuses, c’est lorsque la présidente faite intérimaire par Oumou Touré contre les dispositions statutaires de la CAFO, Mme Keïta Fatoumata Cissoko et son clan, se sont permis de balancer des lettres aux partenaires et alliés de la structure pour les informer de cette situation de suspension, transportant dans la rue ce linge sale qui devraitpourtant se laver en famille.
Dans l’une de ces lettres d’information dont nous disposons copie, il est mentionné que « suite à la réunion extraordinaire de son bureau exécutif national et suivant les dispositions de son règlement intérieur, la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (CAFO), dans le cadre du partenariat qui lie nos deux structures (la CAFO et la structure partenaire, NDLR), vous informe de la suspension de sa secrétaire générale, Mme Dembélé Oulématou Sow, de ses fonctions à compter du mardi 6 avril 2010 jusqu’à la prochaine assemblée générale nationale. En effet, depuis plusieurs années, la CAFO vit dans une situation de crise qui l’a amenée à tenir un congrès extraordinaire qui a vu la mise en place d’un bureau consensuel en juin 2008.
Malgré toutes les médiations et différentes rencontres de mise au point tenues à la CAFO, la crise perdure et tend à devenir chronique à cause du comportement de la secrétaire générale.
Face à cette situation néfaste à la cohésion du mouvement associatif féminin de notre pays, le bureau exécutif national de la CAFO a décidé de prendre ses responsabilités, face à l’histoire et face aux femmes maliennes qui lui ont fait confiance, en sanctionnant la secrétaire générale. Comptant sur votre soutien, nous vous prions de croire en l’expression de nos sentiments de franche collaboration ».
Les marcheuses ont estimé que le camp Oumou Touré a franchi le Rubicon en informant les partenaires de la suspension de la secrétaire générale.
Aussi ont-elles demandé au secrétaire général du département de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales de prendre toutes les décisions utiles pour mettre fin à cette situation, afin que celles qui ont envie de travailler pour la promotion de la femme malienne puissent le faire. Après avoir pris bonne note de la déclaration des marcheuses, le Ségal a promis d’en informer son ministre dès que ce dernier sera de retour.
Après cette étape, la vingtaine de femmes marcheuses ont mis le cap sur le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille où elles ont trouvé la ministre et son Ségal tous absents.
Aussi n’ont-elles pas jugé opportun de confier leur déclaration à un Conseiller de la ministre, et préféré remettre leur visite à un autre jour.
Abdoulaye Diakité
L’Indicateur du Renouveau du 17 Mai 2010.