La montagne a accouché d’un minuscule cadre national de concertation des partis politiques (CNCPP), samedi dernier, au Centre international de conférence. Assurément sur 117 partis politiques répertoriés au Mali, seule une vingtaine, en l’absence de partis représentatifs tels que l’Adéma, le Rpm…a assisté à la rencontre de validation des projets de termes de référence et de texte d’organisation et de fonctionnement du CNCPP.
La cérémonie était présidée par le représentant du ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Seydou Traoré, entouré, entre autres, du président du Front africain pour la mobilisation et l’alternance (FAMA), Amadou Soulalé, du modérateur, le professeur Abdoulaye Sall et du coordinateur général des chefs de quartier, Fa Moussa Touré. Le Cadre national de concertation des partis politiques, a indiqué Amadou Soulalé, est un espace d’écoute, de liberté et de dialogue entre les partis politiques sur les questions d’intérêt national, notamment la problématique du financement public des partis politiques, la mise en place des CENI, les problèmes récurrents de l’école malienne, le problème du Nord, le confort des partis politiques.
‘’La rencontre, a-t-il rappelé, fait suite à une série de rencontres que nous avons eues avec différents partis politiques du 25 au 04 novembre 2008, par rapport au projet de création d’un cadre de concertation dont l’objectif principal est la consolidation des acquis de la démocratie et le renforcement de l’Etat de droit dans notre pays. ‘’ Il était prévu de mettre en place un directoire tournant composé de 13 membres dont le mandat doit durer un an. A l’occasion, le représentant de l’Administration territoriale et des collectivités locales et le président du FAMA ont tenu à rappeler les missions assignées aux partis politiques.
Amadou Soulalé a souligné que la Charte des partis indique que les partis politiques sont des organisations de citoyens unis par un idéal, prenant la forme d’un projet de société, pour la réalisation duquel ils participent à la vie politique par des voies démocratiques. Ils ont vocation à mobiliser et éduquer leurs adhérents, à participer à la formation de l’opinion, à concourir à l’expression du suffrage, à l’exercice du pouvoir et à encadrer des élus. Seydou Traoré a laissé entendre que les partis ont pour mission d’éduquer, de sensibiliser les citoyens et de s’intéresser aux préoccupations des populations qu’ils doivent traduire en actes concrets.
De ce fait, a-t-il souligné, les partis ont besoin de militants disponibles et engagés. Ce qui n’est pas le cas ! A-t-il martelé, eu égard au taux de participation des différentes consultations électorales. Le représentant du ministre a souhaité que les partis politiques animent des débats d’idées qui impliquent toutes les couches sociales.
Ce ton courtois dissimulait des reproches évidents faits à la multitude de partis politiques, dont certains, n’avaient non seulement pas une représentativité nationale effective mais, de surcroît, ne tenaient aucune instance. D’autant plus que, pour féliciter l’initiative, Seydou Traoré a rappelé que ‘’ce nouveau cadre s’ajoute au cadre déjà existant dont l’Administration avait la tutelle ‘’. Est-ce dire que ce cadre national n’est que de trop avec tous les cadres en concertation avec la DGE, la CENI, le MATCL et les regroupements ADP, FDR ?
En tout cas, l’on ne sentait pas un quelconque engouement, samedi dernier, autour de ce nouveau cadre de concertation politique qui ressemblait, à s’y méprendre, à un cadre initié par des hommes politiques à la recherche de nouveaux repères. Samedi dernier, les textes n’ont pas pu être adoptés et une commission composée de quatre partis politiques, le RDR, le PDR, le RAMAT, le MIRIA et de deux représentants du FAMA, le président et le secrétaire général, a été mise en place pour finaliser les travaux. Toutes choses qui augurent d’un début peu encourageant.
Baba Dembélé
10 Novembre 2008