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La politique de désengagement de l’Etat malien des sociétés à capitaux publics a débuté en 1988 avec la mise en œuvre du Programme du secteur des entreprises.

Entre 1990 et 2002, les principales liquidations et privatisations ont porté sur le reliquat du secteur industriel public (Itema, Sonatam, SMPC, Sepom) et le secteur des transports publics (Comanav, transports et services aériens).

La CMDT, les Aéroports du Mali, la Sotelma, la Sonarem sont les cibles du dernier programme de privatisation en date, amorcé en 99 par les autorités maliennes.

Si la privatisation des Chemins du fer est effective depuis 2003, le processus de mise en concession des Aéroports du Mali se poursuit et une cellule d’appui à la privatisation de la Sotelma a été mise en place. Deux banques, la BMCD et la BIM, ouvriront leur capital au privé.

A la CMDT où la privatisation est prévue pour 2008, le licenciement a touché 595 agents et son coût a été de 7,77 milliards de F CFA. L’acte de cession de 80 % des actions de Huicoma au Groupe Tomota a été signé en juin dernier pour 9 milliards de F CFA.

Outre l’objectif de désengagement de l’Etat des secteurs économiques, ces liquidations et privatisations devaient générer des ressources pour l’Etat et maintenir l’emploi. Ce qui n’est pas le cas.

Echec et mat

Les deux exemples de la RCFM et de l’EDM sont assez édifiants. La privatisation du 1er a conduit au licenciement de 600 agents avec suppression des droits sociaux et la fermeture des 2/3 des gares entraînant l’enclavement des populations locales et la faillite des commerçants de la région.

Le cas de l’Energie du Mali est également riche en enseignement. Le contrat de concession entre l’Etat et Saur/IPS a été rompu en novembre dernier. Le premier reprochant au second de ne pas procéder aux investissements prévus dans le cahier des charges (l’engagement portait sur un programme d’investissement de 240 milliards de F CFA sur 20 ans).

Selon une étude de CAD/Mali, ces deux exemples démontrent bien que les liquidations et les privatisations ont eu comme conséquences un appauvrissement de l’Etat suite au bradage de son patrimoine public et à l’accroissement de son endettement interne et une aggravation du chômage.

« Les privatisations ont bénéficié à des multinationales qui ne s’encombrent pas de notion de service public et dont l’objectif est de rentabiliser au maximum l’activité pour rapatrier les bénéfices vers la maison-mère en Europe, au Japon, aux Etats-Unis ou au Canada », relève l’étude.

Sidiki Y. Dembélé

04 janvier 2005.