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En 2005, la pression fiscale au Mali demeurait au niveau de 11 %, bien en deçà de l’objectif de 20 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).

Le Mali fait partie de l’Uémoa, une zone de libre échange qui partage la même monnaie et dont les pays doivent obéir à de stricts critères de convergence macroéconomique comme le ratio de la dette publique par rapport au PIB, le déficit budgétaire, l’inflation, etc.

La politique budgétaire sur la période 2002-2006 visait à contenir le déficit budgétaire et à réaliser les investissements publics importants pour la relance des activités économiques et l’amélioration des conditions de vie de la population.

Sur la période 2002-2007, le taux de croissance du PIB s’est établi à 5,1 % contre 3 % dans le reste de la zone Uémoa. Selon un document dénommé « Déclaration de Paris » et conçu par la Fédération des collectifs d’ONG du Mali (Fecong), la période 2002-2007 fut marquée par un faible taux de fiscalisation.

En 2005, révèle la « Déclaration », la pression fiscale demeurait au niveau de 11 %, largement en deçà de l’objectif de 20 % fixé par l’Uémoa.

Le niveau des recettes totales et dons est passé de 456,7 milliards de F CFA en 2002 à 1,740 milliards de F CFA en 2006 à cause de la restructuration de la dette Initiative pour l’allègement de la dette multilatérale (IADM) tandis que les dépenses totales et prêts nets ont évolué de 541 milliards de F CFA en 2002 à 865,6 milliards de F CFA en 2006. Dans le document, l’on explique que l’évolution des dépenses est imputable aux dépenses de réduction de la pauvreté et aux dépenses exceptionnelles.

Les efforts d’assainissement des finances publiques ont abouti à un déficit du solde budgétaire primaire de 29,8 milliards de F CFA en 2002 à 44,9 milliards de F CFA en 2006. Quant au solde global, il est resté déficitaire passant de 84,3 milliards de F CFA en 2002 à 874,4 milliards de F CFA en 2006.

IDH faiblement amélioré

Par ailleurs, les dotations budgétaires de la Loi des finances ont évolué de 679,3 milliards de F CFA à 935,8 milliards de F CFA, soit une augmentation en moyenne de 8,3 % sur la période 2002-2006. Le niveau d’exécution des dotations budgétaires est passé de 591,6 milliards de F CFA en 2002 à 774,1 milliards de F CFA en 2005, soit un accroissement moyen de 9,5 %.

Le financement extérieur de la loi de finance a évolué de 208,3 milliards de F CFA en 2002 à 231,6 milliards de F CFA en 2006. Son niveau d’exécution est passé de 140,7 milliards de F CFA en 2002 à 774,1 milliards de F CFA en 2005, soit un accroissement moyen de 9,5 %.

Le Mali a obtenu entre 2000 et 2005 au titre du PPTE un allègement total de la dette de 141,97 milliards de F CFA, dont 29,05 milliards de F CFA au titre du FMI, 48,57 milliards de F CFA pour l’Association internationale pour le développement (Ida), 16,66 milliards de F CFA pour le Club de Paris, 26,83 milliards de F CFA pour la Banque africaine de développement.

174e sur 177 pays classés selon l’Indice de développement humain (IDH) en 2005, le Mali a connu une forte augmentation de l’aide extérieure qui représentait en 2004, près de 35,2 % des dépenses totales et en 2006, près de 37,5 %.

Si le potentiel agricole est loin d’être négligeable, la crise institutionnelle dans le coton affecte la productivité de l’un des principaux secteurs d’exportation et constitue un facteur d’irritation dans les rapports entre la Banque mondiale et le gouvernement.

Mohamed Daou

29 Mai 2008