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Le projet de loi de finances soumis à l’Assemblée nationale est arrêté en
recettes à 840 milliards 740 millions de F Cfa et en dépenses à 935
milliards 759 millions de F Cfa. Soit un déficit prévisionnel de 95
milliards 019 millions de F Cfa.

Ce déficit sera financé par des
ressources provenant des aides budgétaires extérieures et le cas échéant,
de la mobilisation de l’épargne. Cependant, l’article 13 du projet de loi
de finances 2006 stipule que le ministre chargé des Finances est autorisé,
à titre exceptionnel pour couvrir ce déficit, à recourir à des ressources
extraordinaires.

Le budget de l’ensemble des institutions de la République pour l’exercice
2006 s’élève à 42 milliards 378 millions de F Cfa contre 32 milliards 458
millions en 2005.
Le budget de la présidence passe de 10 milliards 905 millions de F Cfa en
2005 à 18 milliards 089 millions de F Cfa en 2006, soit une augmentation
de 7 milliards 184 millions de F Cfa.

Les charges nouvelles qui expliquent cette augmentation concernent la
participation au fonctionnement de certains services de la présidence à
savoir le Haut Conseil national de lutte contre le Sida (Hcnls) et le
Commissariat à la Sécurité alimentaire (Csa), la réhabilitation et
l’extension des infrastructures de stockage du Programme alimentaire
mondial (Pam), l’achat de véhicules et autres équipements.

Dans ces
charges nouvelles on note aussi la prise en charge de certaines dépenses
de sécurité de l’Etat-major particulier de la présidence, la prise en
charge des frais d’eau, d’électricité, de communication, de carburant et
lubrifiants, l’entretien du matériel informatique, l’équipement des
nouveaux locaux, entre autres.

Le budget de la Primature de son côté a été réduit de près de 2 milliards
de F Cfa. Ce budget qui était de 11 milliards 120 millions de F Cfa en
2005 a été ramené à 9 milliards 149 millions en 2006.

Cette réduction
s’explique par la non reconduction des dépenses liées à l’organisation du
Sommet Afrique-France, l’annulation du compte destiné en 2005 à
l’acquisition des matériels techniques, l’annulation de la contribution au
Fonds spécial du Pnud pour la consolidation de la paix (Car-Nord), la
baisse sensible des missions à l’extérieur.

Cette année 2006, le budget de l’Assemblée nationale connaît une
augmentation de 1 milliard 058 millions de F Cfa, en raison des
prévisions. Ce budget qui était de 6 milliards 798 millions de F Cfa, en
2005, passe à 7 milliards 857 millions de F Cfa en 2006.

Cette augmentation s’explique par des investissements et achat
d’équipements et de matériels informatiques, l’augmentation du taux des
indemnités de représentation, l’augmentation du taux indiciaire relatif
aux accords intervenus entre l’Untm et le gouvernement s’agissant de la
rémunération du personnel, et la prise en charge des dépenses liées à
l’assurance des véhicules de l’institution sous le régime « tous risques ».

Le budget de la Cour suprême est passé de 1 milliard 029 millions de F Cfa
en 2005 à 1 milliard 275 millions en 2006, soit une augmentation de plus
de 247 millions de F Cfa s’expliquant par la prise en charge des dépenses
relatives au renforcement de la section des comptes.

Le budget 2006 de la Cour Constitutionnelle est arrêté à 1 milliard 558
millions de F Cfa contre 923 millions de F Cfa en 2005 soit une
augmentation de 635 millions de F Cfa.

Cette augmentation s’explique par la prise en charge en 2006 de salaires
et accessoires de salaires des cadres et agents de l’institution,
l’augmentation des indemnités de déplacement en raison des préparatifs des
élections générales de 2007, des frais Internet, des dépenses en
investissement liées à l’achèvement des travaux de construction et
d’équipement du nouveau siège.
Le budget du HCC en 2006 est de 1 milliard 269 millions contre 908
millions en 2005.

Cette augmentation de 361 millions s’explique par
l’acquisition de matériel technique, les dépenses en investissement et en
formation, la prise en charge des indemnités des conseillers nationaux et
les salaires des fonctionnaires et des contractuels de l’institution.

Le Cesc a vu son budget passer de 697 millions de F Cfa en 2005 à 737
millions en 2006, soit une augmentation de plus de 40 millions de F Cfa.
Notons cependant qu’aucun budget n’est affecté à la Haute Cour de justice
qui est également une institution de la République, actuellement non en
place.

Cette absence dénote d’une volonté manifeste de l’Etat du Mali de
ne pas mettre en place cette institution prévue par la Constitution.

Boukary Daou

16 décembre 2005.