Le budget 2006 s’inscrit en recettes à 747,602 milliards de F CFA et à 836,231 milliards de F CFA en dépenses, soit un déficit budgétaire de 88,629 milliards.
La conjoncture économique en 2004 a été marquée par une conjonction de catastrophe pour le Mali : criquets, mauvaises récoltes, baisse de la production d’or et chute des prix, le tout sous une crise ivoirienne commencée quelques années auparavant.
Pour 2005, le taux de croissance devrait être de 7,5 % contre 1,5 % en 2005. Cette hypothèse ne tient que si le corridor ivoirien était ouvert, si la crise prenait fin et si la production d’or repartait.
Déjà, il y a des raisons d’être optimiste avec la saison des pluies qui a été acceptable et les criquets qui n’ont pas été au rendez-vous. Grâce à ces facteurs, le secteur primaire devrait afficher une croissance de 4,1 %.
L’accroissement de la production d’or et le démarrage de certaines unités industrielles, devraient permettre au secteur secondaire de bénéficier d’une hausse de 8,5 %.
Une croissance de 6,6 % est attendue pour le secteur tertiaire, en raison de la poursuite de la croissance dans le secteur des transports et des télécommunications, ainsi qu’une amélioration du niveau des droits et taxes à l’importation.
Recettes en hausse
Les recettes connaissent une progression de 6,9 % par rapport à 2004 avec 747,602 milliards contre 699,302 l’année précédente. Cette augmentation s’explique par un accroissement attendu des recettes du budget national (11,39 %), des budgets annexes, comptes et fonds spéciaux (17,50 %).
Les recettes non fiscales ont subi une baisse, imputable à la réduction des recettes du Trésor suite au transfert intégral du recouvrement des impôts des services du Trésor aux services des impôts au niveau de Bamako.
Les recettes exceptionnelles représentent le niveau des ressources PPTE. Le montant est inscrit en compensation des dépenses financées sur les ressources de l’allègement obtenu dans le cadre de l’initiative des PPTE.
L’accroissement des recettes du Programme de développement des ressources minérales (+40,91 %) et des entrepôts maliens à l’extérieur, la création d’un nouvel entrepôt au Ghana (Emagha) et le développement des activités du secteur minier, ont contribué à la forte hausse des budgets annexes, comptes et fonds spéciaux.
Les ressources du budget spécial d’investissement ont connu une diminution de 1,93 % en raison de la non prise en compte des recettes du financement intérieur du budget spécial d’investissement au titre des exonérations.
En 2004, le BSI a pris en compte les exonérations en même temps que la douane. Cette correction a amené donc une réduction de son montant, ce qui explique les 1,93 %. Sinon, dans les faits, en tenant compte de cet élément, il y a en fait une augmentation de 2,38 %.
Les dépenses aussi
Le budget est arrêté en dépenses à 836,231 milliards de F contre 787,198 milliards de F CFA en 2005, soit une progression de 6,23 %, imputable à l’accroissement des budgets national, régionaux et d’investissement.
Les évolutions principales sont : une forte hausse enregistrée dans la rubrique « autres dépenses + transferts et subventions » qui est due à une augmentation des « transferts et subventions » (+30,67 %) : avance accordée à la CMDT (13,800 milliards de F CFA), création de 5 nouveaux établissements publics, transformation des hôpitaux régionaux en établissement public hospitalier et l’ajustement des niveaux de consommation d’électricité, d’eau et de téléphone des EPA des secteurs sociaux.
On note également une diminution de 53,60 % des dépenses électorales expliquée par le fait qu’en 2005, aucune élection n’est prévue. Le montant inscrit sera utilisé pour la révision des listes électorales et l’organisation du référendum relatif à la révision de la Constitution.
Enfin, le montant de la rubrique « restructuration des entreprises publiques » a été ramené à zéro car aucune restructuration n’est prévue pour 2005.
Le budget 2006 dégage un déficit prévisionnel de 88,629 milliards contre 87,896 en 2004. Il devra être financé par des ressources provenant des aides budgétaires extérieures et éventuellement par la mobilisation de l’épargne.
Alexis Kalambry
Un référendum en gestation ?
Dans la Loi de finance 2005, le gouvernement a prévu un fonds destiné à l’organisation d’un référendum relatif à la Constitution et à la révision des listes électorales. Le débat sur cette révision n’est pas encore à un niveau tel qu’il soit dit qu’il est imminent.
Sous le président Alpha Oumar Konaré, il avait déjà été question d’une révision de la Constitution. Mais, devant les ruades des partis d’opposition, l’idée avait été purement et simplement abandonnée. Qu’en sera-t-il avec le président Amadou Toumani Touré ? Wait and see.
A. K.
27 octobre 2005.