Sarkozy à Bamako (1) : une visite sous haute sécurité
Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur, est à Bamako depuis hier soir. Il est accompagné par une soixantaine de personnes dont 30 journalistes. Vu la tension qui entoure cette visite, les autorités ont pris des dispositions sécuritaires afin d’éviter tout débordement. Et pour cause, en plus d’une marche de protestation organisée hier après midi par l’association des expulsés maliens, ceux-ci promettent d’organiser cet après-midi un sit-in devant l’Hôtel de l’Amitié, où Sarkozy doit faire une intervention au cours de laquelle il évoquera sans doute le projet de loi qu’il a initié et au-delà la nouvelle politique française sur l’immigration. Une loi votée hier même par les députés français par une large majorité.
Sarkozy à Bamako (2) : échanges avec ATT
Le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, sera reçu aujourd’hui à 13 heures par le Président de la République, Amadou Toumani Touré. Selon des sources diplomatiques, les deux personnalités échangeront autour d’un déjeuner offert par ATT à la délégation française, sur différents sujets de coopération entre le Mali et la France.
Sarko à la rencontre de la colonie française…
Le ministre français de l’Intérieur aura par ailleurs une rencontre avec la colonie française résidant au Mali. La rencontre est prévue à la résidence de l’Ambassadeur de France au Mali, indique-t-on.
Et des migrants
Dans le programme de Nicolas Sarkozy, il est également prévu une rencontre avec les migrants maliens qui ont volontairement regagné le pays contre financement de projets dans le cadre du co-développement.
Sarko au Consulat de France
Dans le programme de Nicolas Sarkozy, il est prévu une visite au niveau du Consulat de France à Bamako. Si les diplomates français avaient programmé une simple visite protocolaire au niveau du Consulat sis dans un annexe de l’Ambassade de France, les autorités maliennes ont souhaité plus. En effet, selon nos sources, les responsables maliens ont souhaité et obtenu que Nicolas Sarkozy voit de lui-même la forteresse érigée devant les demandeurs de visa. En effet, le Consulat de France ressemble plus à un bunker qu’à une représentation diplomatique. Ici et là, ce sont des barrières, en acier qui y sont érigés depuis quelque temps. Sur place, Sarko appréciera. Et comprendra certainement les raisons qui incitent plus certains Maliens à tenter d’entrer en France par des voies détournées.
Kafougouna face à Sarko
Le ministre français aura un entretien avec ses homologues maliens de l’Administration territoriale, le Général Kafougouna Koné ; de la Sécurité, le Colonel Sadio Gassama et des Maliens de l’Extérieur, Oumar Hamadoun Dicko. Cet entretien aura lieu dans la salle de conférence du Ministère de l’Administration territoriale. Et le principal interlocuteur du ministre français sera le Général Koné. Hier, les trois ministres maliens se sont à nouveau rencontrés pour harmoniser la position gouvernementale face aux sujets qui seront abordés aujourd’hui au cours de l’entretien, notamment l’immigration.
Normand face aux députés
Hier après-midi, l’ambassadeur de France au Mali, Nicolas Normand, était de son côté à l’Assemblée nationale. En effet, le diplomate français était venu donner des explications aux députés sur la visite de Nicolas Sarkozy dans notre pays. Cet exercice d’explication fait suite à la réaction des députés de Kayes (première région du Mali) face à la venue de Sarkozy à Bamako, au moment où l’Assemblée française vient d’adopter une loi sur l’immigration dont il est l’initiateur. Les députés de Kayes ont, en début de semaine, ouvertement critiqué cette visite dans une déclaration.
Sarkozy au Mali : l’AMDH proteste
L’Association malienne des Droits de l’homme (AMDH) a, dans une déclaration déposée à notre rédaction, vivement protesté contre la visite au Mali du ministre français de l’intérieur, Nicolas Sarkozy. Selon l’AMDH, Sarkozy est un homme d’Etat français reconnu pour « sa politique hautement discriminatoire à l’égard des peuples africains et particulièrement à l’endroit de nos frères du Mali« . C’est pourquoi, elle dit joindre sa voix à celle de toutes les organisations de défense des droits de l’homme du Mali et d’ailleurs pour « élever une vive protestation contre cette offense envers notre pays« . L’AMDH condamne, par ailleurs, toute forme de partenariat entre le Mali et la France au mépris des intérêts et de la dignité du peuple malien. Enfin, l’Association malienne des droits de l’homme exige que « l’Etat du Mali demande au gouvernement français de traiter avec dignité les ressortissants maliens résidant en France conformément aux conventions internationales qui protègent les Droits humains« .
Immigration : les victimes de la politique française
Au moment même où le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, entame une visite de quelques heures dans notre pays pour expliquer sa politique d’immigration, les expulsés continuent à arriver de la France. C’est le cas de Mariam Sylla. Native de Bozola, Mariam était mariée à Bakary Baradji qui l’a amenée en France (Pontorasse) il y sept ans. Divorcée, elle a été récupéré par la Croix Rouge française. Entre-temps, Mariam a introduit sa demande de régularisation à trois reprises, notamment pour obtenir la carte de séjour. Mais en vain. Ainsi, au milieu de la semaine dernière, ce fut le calvaire pour elle et ses deux enfants : Mohamed six ans et Aïcha, quatre ans, suite à un contrôle de routine. Directement ceux-ci l’ont conduite en prison pour deux jours avant d’être embarquée dans l’avion. Arrivée à Bamako, le samedi dernier aux environs de treize heures. Elle débarque avec seulement 30 euros. Ses parents n’étant plus en vie et n’ayant pas les moyens de subvenir à ses besoins ainsi qu’à ceux des deux enfants, elle demande aux autorités ainsi qu’aux associations caritatives un soutien. Présentement, elle est avec ses deux enfants chez une dame de bonne volonté qui l’a voyait pleurer dans l’avion et qui s’est occupée d’eux depuis lors.
Pont de Gao : le retard persiste
Le pont de Wabaria et la route transaharienne Ansongo-Gao-Labbézanga sont deux grands projets de développement qui suscitent beaucoup d’espoir au Mali et particulièrement dans sa partie septentrionale. La finition des travaux du pont qui était prévue pour le mois d’avril avait été repoussée à ce mois de mai. Mais tout semble indiquer que cette date ne sera pas respectée car les ouvriers ne se bousculent pas autour de cette oeuvre grandiose. Quand au chantier de la route, le tracé va bon train entre Ansongo où est basée l’entreprise Satom et Gao sur une distance de 100 km.
Kadiana : on téléphone
La téléphonie mobile a conquis presque tout le territoire malien. Mais cette conquête reste parcellaire car nombreuses sont les localités qui sont en marge des réseaux de téléphonie mobile. Ainsi, en est-il de Kadiana où il y a une cinquantaine de personnes possédant un téléphone cellulaire. Nonobstant l’absence de Malitel et Ikatel, les propriétaires se débrouillent pour communiquer. Le paradoxe est que ces téléphones mobiles ont été acquis avec des puces Ikatel ou Malitel. Pour communiquer deux options s’offrent : s’éloigner suffisamment du village pour être dans la zone de couverture de l’opérateur de téléphonie, soit utiliser le réseau ivoirien.
18 mai 2006.