«Autonomie» de la région de Kidal, L’interpellation à huis clos du gouvernement, reportée pour des «raisons techniques»
C’est le bruit qui circule dans les allées de l’Assemblée nationale. Invité par le bureau de l’Assemblée nationale à donner des informations sur la situation qui prévaut dans la région de Kidal, le gouvernement avait donné son accord.
La date du mercredi 17 mai avait même été convenue entre les deux parties et la séance devait se dérouler à huis clos.
Finalement, le gouvernement s’est rétracté et a demandé à l’auguste Assemblée de reporter l’interpellation pour, dit-on, des « raisons techniques ». On sait que la question du Nord-Mali est très sensible et que le président de la République, Amadou Toumani Touré, ne souhaite pas qu’il y ait beaucoup de bruits autour de cette affaire dans la mesure où c’est lui même qui est allé au charbon pour prendre langue avec qui de droit afin de résoudre pacifiquement et dans la plus grande discrétion cette velléité autonomiste de l’officier déserteur de la Garde nationale, Hassane Fagaga, soutenu par des chefs de fractions et de tribus de la région de Kidal. Y parviendra t-il ? On peut l’espérer.
PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION MINIERE AU MALI
Le ministre Ahmed Diane Séméga interpellé ce jeudi
Au moment où l’interpellation du gouvernement sur une « large autonomie de Kidal » est reportée, celle du ministre Ahmed Diane Semega est confirmée par le service législatif de l’Assemblée nationale.
En effet, le ministre en charge de l’Energie et des Mines, Ahmed Diane Séméga, sera en face des élus de la nation pour éclairer leur lanterne sur la problématique de l’exploitation minière au Mali.
Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a l’habitude de dire que « l’or du Mali doit briller pour tous les Maliens ». Tel ne semble pas être le cas. C’est pourquoi, les députés s’intéressent à l’exploitation de ce métal précieux, aux conditions de travail et de vie des Maliens dans les différentes mines et à l’apport de l’or dans l’économie du pays.
Tous les députés pourraient intervenir pour poser des questions relatives à l’exploitation minière.
DEUX COMMISSARIATS SACCAGES PAR DES ELEVES GENDARMES
Trois policiers blessés et d’importants dégâts matériels causés
Cela s’est passé aux environs de 1 heure 15 minutes le matin du samedi 13 mai. Une patrouille du commissariat du 10e Arrondissement est tombée sur un élève gendarme accompagné de sa copine aux abords du marché de Niamakoro.
Le chef de patrouille avait alors demandé à ce dernier de se présenter, mais le jeune homme – qui était d’ailleurs en civil – avait carrément refusé de décliner son identité. Suite à ce refus, les policiers ont donc décidé de l’embarquer.
Une vive discussion suivie d’une bagarre s’est déclarée entre l’élève gendarme et les policiers qui voulaient l’embarquer de force. C’est une fois arrivé au poste de police, qu’il a accepté de présenter, à l’inspecteur du poste de police, une photocopie de sa carte professionnelle.
A partir du moment qu’il était reconnu comme étant un élément des forces de sécurité, l’information par rapport à cet incident a été communiquée aux chefs hiérarchiques de la police, lesquels ont décidé de remettre l’élément en question à son chef.
Le maréchal de logis, Boubacar Sangaré, était donc venu le chercher. Et jusque là, il n’y avait pas eu de problème.
Le lendemain dimanche, l’élève gendarme a été conduit au commissariat par le lieutenant Idrissa Traoré. Il avait entre ses mains une ordonnance et un bulletin d’analyse.
Devant le lieutenant Idrissa Traoré, le commissaire lui a exprimé ses regrets, mais l’a cité comme responsable de l’incident. Avant de lui donner beaucoup de conseils à cause de son statut d’élève et de lui remettre la somme de 20 000 F CFA pour couvrir ses frais d’analyse et de soins.
Alors que les policiers croyaient que le problème était enfin résolu, dans la nuit du dimanche au lundi, les élèves gendarmes sont sortis de leur école pour saccager le poste de police du commissariat du 7e Arrondissement, sis à Faladié. Trois policiers ont été blessés dont deux gravement.
Les élèves gendarmes se sont ensuite transportés au commissariat du 10ème Arrondissement. L’inspecteur de police a aussitôt donné l’ordre à ses 10 éléments qui assuraient la garde de barricader les portes et d’éteindre les lumières.
Les élèves gendarmes ont donc saccagé les voitures du commissariat qui se trouvaient devant la porte y compris celle du commissaire.
Avant l’arrivée des renforts, ils se sont dispersés et ont regagné l’Ecole de gendarmerie de Faladié.
Rassemblés par Chahana TAKIOU
17 mai 2006.