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Après le bureau de coordination de l’AEEM, il a rencontré, le mercredi 14 Février, la Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire (COSES) qui regroupe quatre syndicats.

Il faut rappeler que les réponses du gouvernement se repartissent en deux catégories : les doléances pouvant être favorablement examinées, et les revendications dont la prise en charge de l’incidence financière n’est pas supportable par le budget de l’Etat, ou dont le bien fondé n’est pas évident. A ce niveau, le gouvernement avait fait des observations et suggestions.

Il est opportun, sinon important de signaler que parmi les 39 points de revendications concernant l’ensemble des partenaires sociaux de l’école, 7 concernent spécifiquement la COSES.

Il s’agit de : l’octroi d’indemnité de logement aux travailleurs de l’enseignement secondaire, la levée des obstacles juridiques ; la relecture de l’article 60 de la loi n° 99-046 du 28 Décembre 1999 portant Loi d’Orientation sur l’éducation ; la relecture du décret n° 03- 324 du 6 Août 2003 portant statut particulier du personnel enseignant de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale ; la rémunération de la formation modulaire ; le paiement, avec rappel de l’incidence financière, de l’augmentation de la valeur indiciaire des professeurs contractuels, à compter du 1er Janvier 2007 ; l’application correcte des décrets n° 00-598, n° 00599 du 4 Décembre 2000 portant cadre organique des Académies et des CAP.

Ainsi, le gouvernement avait favorablement examiné 4 points. Pour la levée des obstacles juridiques, le gouvernement avait indiqué qu’il s’agit d’un accord dont la mise en oeuvre revêt un caractère urgent. Selon lui, la question peut être revêtue d’un caractère urgent, mais la question peut être réglée dans le cadre de l’intégration des contractuels, dans la fonction publique des collectivités.

Dans certains cas, il s’agit de règlementer une situation de fait, car les effectifs des enseignants fonctionnaires ne suffisent plus pour couvrir tous les postes de responsabilité de l’administration scolaire qui leur sont réservés ; et des contractuels remplissent les fonctions de directeurs sans bénéficier des avantages qui y sont liés.

Par rapport à la relecture de l’article 60 de la loi n° 99-046 du 22 Décembre 1999, le gouvernement avait fait savoir que ce volet a fait l’objet d’un accord de principe, en ce qui concerne l’évaluation préalable de son application.

Quant à l’application du décret n° 03-324 du 6 Août 2003, le gouvernement a indiqué qu’il s’agissait d’un ancien accord, et que cette revendication vise à parachever l’application dudit décret.

Pour l’octroi et le paiement des rappels, il a indiqué que là également, il s’agit d’un ancien accord dont la doléance est relative à l’application des textes octroyant des indemnités de hiérarchisation aux contractuels de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Par rapport à la revendication principale, à savoir l’octroi d’une indemnité de logement, le gouvernement indiquera que l’incidence financière de cette revendication n’est pas maîtrisable, d’autant plus que tous les ordres d’enseignement – et partant, tous les fonctionnaires et agents de l’Etat- seront fondés à demander le bénéfice de cette indemnité.

Rappelons qque ce traitement accordé aux revendications de la COSES avait suscité une grande interrogation : la coordination acceptera t-elle ledit traitement ?

Les réactions de la COSES

Comme il fallait s’y attendre, la Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire n’a pas du tout apprécié le traitement accordé à ses doléances par le gouvernement.

En effet, le secrétaire général de la COSES reproche au gouvernement d’avoir été flou dans ses éléments de réponses. Par conséquent, son association ne se reconnait pas dans le document.

Selon le S.G.M.Tiémoko Dao, sur les 4 points de revendication qui, le 17 juillet 2007, avaient déjà fait l’objet d’accord avec l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, il y a eu un net recul. Il s’agit, entre autres, de l’octroi d’une indemnité de logement, de la levée des obstacles juridiques, de la relecture de l’article 60…

Aussi, M. Dao a laissé entendre qu’il est aujourd’hui surprenant d’entendre le gouvernement dire que le budget de l’Etat ne peut pas supporter cet avant dernier point. Et le S.G., d’ajouter que tous les enseignants des autres pays de la sous-région bénéficient de la prime d’indemnité de logement.

C’est donc le secrétaire général adjoint qui s’interrogecette fois : s’il est vrai que l’Etat est une continuité, pourquoi donc remettre en cause un accord accepté par l’une des plus hautes institutions du Mali, c’est-à-dire la Primature que dirigeait Ousmane Issoufi Maïga ?

Selon les responsables de la COSES, ce comportement du gouvernement vis-à-vis des enseignants paraît donc comme une déclaration de guerre.
Mais le ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur, et de la Recherche Scientifique, le Pr Amadou Touré, les contredit : “Il y a seulement eu la mise en place d’une commission. Or, mettre une commission en place ne veut nullement dire un accord. Dans tous les cas, ces réponses n’émanent ni du ministre de l’Education de Base, ni de moi, mais du gouvernement”.

Pourtant, la COSES persiste mordicus dans sa position: d’après elle, il y a bel et bien eu un accord. Alors, le ministre Amadou Touré réplique : “S’il y a un accord, montrez-le moi donc, je vais l’appliquer”. Autant constater alors que la balle est dans le camp de la COSES.
Moussa TOURE

15 février 2008