Le 11 juillet, le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré la journée mondiale de la population avec comme thème « Les hommes, partenaires pour la santé maternelle ».
Cette année, les festivités commémoratives de cette journée, se sont déroulées dans le village de Boyo, dans la région de Tombouctou, sous la présidence du ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire, Marimantia Diarra. Le représentent du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mamadou Diallo, et le gouverneur de la région de Tombouctou, le colonel Mamadou Togola, étaient également présents.
Instituée en 1987 par l’Assemblée générale des Nations Unies, cette Journée offre l’occasion d’interpeller l’opinion internationale sur les problèmes majeurs de la population et d’attirer l’attention des décideurs, partenaires techniques et financiers et des populations elles-mêmes sur la nécessité d’une synergie pour une prise en charge des difficultés que connaissent nos pays.
Chaque année, plus d’un demi million de femmes meurent dans le monde à cause des complications liées à la grossesse et à l’accouchement. 99 % de ces décès ont lieu dans les pays sous-développés comme le nôtre.
Le thème de cette année « Les hommes, partenaires pour la santé maternelle », veut amener une implication des hommes qui, en tant qu’agents du changement, doivent apporter leur soutien à l’amélioration de la maternité sans risque.
Pour le représentant du FNUAP, Mamadou Diallo, le soutien des hommes est essentiel pour la promotion de la transformation des rôles sociaux et des droits en matière de procréation pour les femmes.
Aussi, « Nous devons inciter les hommes à prendre des engagements personnels et politiques, d’user de leur pouvoir de décision dans la société pour provoquer le changement positif en faveur de la santé reproductive des femmes« , a-t-il plaidé.
Quant au gouverneur de la région de Tombouctou, le colonel Mamadou Togola, lui, s’est réjoui du choix porté sur la ville mystérieuse pour abriter les festivités de cette année.
Le gouverneur a parlé de sa région, qui représente 40% de la superficie de notre pays, et se caractérise par l’accès insuffisant des populations aux services de santé et une faible utilisation des services de santé de la reproduction.
Ainsi, cette situation, selon le gouverneur, a contribué à élever le taux de mortalité dans la région. De même, sont en cause : les pratiques et comportements néfastes notamment les mariages précoces et le faible taux d’utilisation des méthodes de contraception moderne qui est de 2,35% pour la région et 2,05% pour le cercle de Niafunké dont fait partie le village de Boyo.
Le gouverneur de Tombouctou a également évoqué le recours tardif aux soins, la non scolarisation et la déperdition scolaire frappant les filles, l’utilisation précoce des enfants pour des travaux, le faible accès à l’eau potable et la forte dégradation de l’écosystème.
Depuis quelques années, des actions ont été entreprises par les autorités à travers le programme régional d’investissement en matière de population pour la période 2004-2008, avec notamment la remise d’équipements et de matériels en collaboration avec le FNUAP, a rappelé le gouverneur Togola.
Quant au ministre Marimantia Diarra, tout en rappelant l’importance que le gouvernement accorde à la Journée mondiale de la population, a constaté que cet événement international est aussi centré sur la lutte contre la pauvreté dans notre pays et qu’il donne l’occasion de toucher du doigt le problème réel de nos populations.
Le choix porté sur le village de Boyo, s’explique selon le ministre Diarra, par le double souci des pouvoirs publics de sensibiliser les populations afin qu’elles s’approprient des centres de santé d’une part et d’autre part, qu’elles deviennent les principaux acteurs de leur développement.
Les festivités ont pris fin avec la remise d’une ambulance au centre de santé de référence de Niafunké, et des équipements composés de matériel agricole et scolaire, céréales, moustiquaires imprégnées et moulins, aux femmes de Boyo.
13 juillet 2007.