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Nous collectif des villages sédentaires des communes de Bourem et Taboye avons l’honneur de porter à votre connaissance ce qui suit.

En effet, en 1994 au beau milieu du conflit armé les paisibles communautés sédentaire et nomade avaient privilégié et développé le dialogue, constructif et cohérent au détriment des représailles réciproques entre les ethnies d’une même contrée.

C’est ainsi que les populations des villages sédentaires et nomades ont noué des accords pour matérialiser la paix et la sécurité sur une bande qui partait de Hà à Barkeina et de Hà à Intilit nord. Les différentes communautés ont pris des engagements de part et d’autre.

Ces accords dans l’immédiat ont eu des effets très positifs en matière de cohabitation entre les communautés. Cette cohabitation s’est matérialisée par :
• Une culture de la paix affichée par tous les comportements ; • Une culture d’un esprit de fraternité et de solidarité ; • Une sécurité totale pour les nomades dans leur libre circulation pour accéder aux marchés et aux abords du fleuve ; • La fin de tous les comportements négatifs : enlèvement d’animaux, pillage des villages sédentaires ; • La dénonciation des bandits et des malfrats ; • Lutte contre la circulation des armes légères ; • La sécurisation des pâturages ; • La consolidation des acquis.

Pour la circonstance un comité de suivi a été mis en place dans chaque village et fraction. Ce qui n’existait nulle part dans la région.

N’oublions pas que les accords de Bourem, premiers du genre depuis 1991 ont donné à la nation malienne un chemin pour aboutir à la Paix. Sans Bourem I, toutes les rencontres intercommunautaires n’auraient pu voir le jour.
– 11 janvier 1995 : rencontre entre MPGK et FPLA. Cette rencontre tenue à Bourem ne pouvait se tenir qu’à Bourem.
– 4, 5, 6 mars 1995 à Ménaka : son but était d’évaluer la rencontre de Bourem.
– 06 avril 1995 : Ansongo. Cette rencontre qui a vu l’intégration de l’ARLA dans le processus de la Paix était une consolidation des accords de Bourem.
– 06 mai 1995 : la rencontre de Gao. Cette rencontre a permis à Bourem d’intégrer pour la première fois les Kountas. Après Bourem le Comité de suivi se lança à la conquête de la Paix dans les autres arrondissements du cercle.
Takamba (Téméra) : janvier 1995
Bamba : 20 janvier 1995
Gomina Koira (Téméra) : 14 février 1995
Bamba : 20 mars 1995
Téméra : 21 mars 1995
Fia (Téméra) : 25 mars 1995
Eguedech (Bamba) : le 1er mai 1995

Disons que des communautés Sédentaires et Nomades ne peuvent mieux faire pour instaurer la quiétude et la paix.

Pour toutes ses raisons les populations ne s’expliquent l’enlèvement courant février 2005 de 8 chameaux. Les multiples dépositions à la Gendarmerie de Gao n’ont pas abouti à des suites favorables.

En début mars dernier 4 chameaux ont été enlevés et depuis quelques jours 3 autres chameaux. En deux mois quinze chameaux ont été enlevés par des communautés étrangères aux deux communes signataires des accords.

C’est le commencement d’une pratique qui a tendance à desservir la paix en favorisant l’anarchie et le désordre au sein de nos localités. Face à la situation les communautés nomades signataires des accords devraient jouer leur rôle et pleinement.

Les communautés sédentaires restent fidèles à leur engagement.
Conformément à l’esprit des accords de Bourem Monsieur Assoultan Ag Almougamar, notable de Bourem a eu mandat de rechercher les animaux.

Signalons de passage qu’en 1999 à travers une lettre datant du 20 décembre, monsieur Mahamadou Diagouraga Commissaire au Nord exprimait toute sa reconnaissance pour la constance et généreuse présence au côté du Commissariat au Nord dans l’oeuvre de consolidation de la Paix au Nord – Mali.

Les accusés ont été identifiés. Face à leur persistance à vouloir ne pas donner les chameaux ceux qui bénéficient du mandat des populations prirent 4 chameaux pour les persuader de la nécessité de donner les animaux. Ils leurs donnèrent toutes les indications pour pouvoir retrouver leurs animaux quand au cas où ils décideront de manifester leur bonne foi.

Les chameaux furent placés sous l’autorité des communautés villageoises, communales de Taboye et de Bourem. De même la déclaration a été faite au niveau de la Brigade de Gendarmerie de Gao.

Monsieur le Préfet face à cette situation les communautés sédentaire et nomade de Bourem :
– Réaffirmant leur attachement aux accords de Bourem seuls instruments au service de la paix et de la quiétude ;
– Confirment que monsieur Assoultan Ag Almougamar a été effectivement engagé par les populations ;
– Exigent que des mesures urgentes soient prises pour que les bandits soient arrêtés et que les animaux volés soient remis à leurs propriétaires ;
– Exigent que les différentes dépositions à la Brigade de Bourem et de Gao soient traitées avec diligence ;
– Demandent à l’Etat un appui aux accords de Bourem eu égard aux rôles qu’ils ont joué au plan local, régional et national.

20 avril 2005