Prennent part à cette conférence-débat dont les travaux prennent fin cet après-midi les acteurs impliqués dans la bonne gouvernance au Mali, en France, au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal et en Tunisie.
Cette conférence-débat, dont les travaux se déroulent à l’hôtel Nord-Sud, est meublé par des sous-thèmes développés par d’éminents conférenciers à l’image de Christian Pallot, Conseiller-maître à la Cour des Comptes de Paris et Labass Haïdara, Conseiller à la Section des Comptes du Mali.
Le premier a traité de « la transparence et la publication des rapports de contrôle : facteur d’accroissement de la crédibilité des structures de contrôle » et le second du « contrôle juridictionnel de la section des Comptes de la Cour Suprême ».
Des exposés forts enrichissants suivis d’échanges tout aussi féconds. C’est au cours de ces débats que le président de la Section des Comptes de la Cour Suprême, Ouénan Niaré, a été amené à faire une sortie au cours de laquelle il a mis le doigt sur le dénuement de son entité en ressources humaines.
En effet, la Section des Comptes de la Cour Suprême compte un effectif de…15 agents, Président et Conseillers confondus. Une goutte d’eau dans la mer au regard de l’immensité de la mission de contrôle de ce maillon essentiel pour l’avènement de la bonne gouvernance économique.
Résultat : la Section est obligée de recourir au contrôle sélectif en lieu et place d’un contrôle tous azimuts de tous les comptables gérant les deniers publics. Dans cette optique, la section a choisi cette année de s’intéresser à l’éclairage public à Bamako, donc à la gestion des percepteurs du District.
Le représentant du PNUD, Joseph Byll-Cataria dont la structure soutient la Section des Comptes de la Cour Suprême a le projet d’Appui au processus et aux institutions démocratiques (APID) a saisi l’occasion pour citer le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
« La bonne gouvernance et le développement durable sont indivisibles. De l’Afrique à l’Asie en passant par l’Amérique latine, tous nos efforts, toutes nos expériences le montrent. Sans bonne gouvernance, sans Etat de droit, administration prévisible, sans pouvoir légitime, et sans réglementation adaptée, les financements et les dons les plus abondants ne sauraient assurer la prospérité » a-t-il déclaré, en substance.
Lancé en fin 2003, le projet APID, qui est exécuté selon la modalité dite de l’Exécution Nationale (NEX) vise le renforcement des capacités des institutions nationales en vue de la consolidation du système de gouvernance démocratique au Mali.
Ce projet comprend quatre composantes constituant chacune un projet indépendant appuyant les institutions comme l’Assemblée Nationale, le Haut Conseil des Collectivité Territoriales, le gouvernement à travers le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales et la section des Comptes de la Cour Suprême.
Le président de la Cour Suprême, Askia M’Barakou Touré, ouvrant les travaux a rappelé que le gouvernement a adopté en avril 2005 un plan d’action à moyen terme relatif à l’amélioration et la modernisation de la gestion des finances publiques.
Ce plan d’action prévoit un renforcement de l’ensemble des structures de contrôle pour une plus grande efficience dans la qualité de leurs travaux et des rapports qu’ils produisent.
S’agissant plus spécifiquement de la Section des Comptes de la Cour Suprême, le plan prévoit, entre autres, l’élaboration d’un statut du magistrat financier, le renforcement des moyens humains et matériels, la formation aux techniques d’audit, conformément aux normes d’audit internationales, l’amélioration de l’accès du public aux informations sur les finances publiques par la publication des rapports.
C’est donc dans le cadre de la formation aux techniques d’audit que se tient la présente conférence. D’autres sous-thèmes y seront également développés tels « l’indépendance des juridictions financières : une condition sine qua non de la réussite des missions de contrôle« , «l’évaluation du contrôle interne : clé de voûte de l’approche d’audit» et «l’évaluation du contrôle interne en milieu informatisé».
Yaya SIDIBE
13 décembre 2005.