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L’hôtel Radisson abrite, depuis hier, le colloque de suivi du réseau des institutions nationales de luttes contre la corruption dans les Etats membres de la CEDEAO. Présidée par le ministre de la Justice, l’ouverture a regroupé le ministre de l’Intégration africaine et des Maliens de l’extérieur, Dr Badara Aliou Macalou, le Vérificateur général du Mali, Sidi Sosso Diarra, le juge anti-corruption, Sombé Théra, des ambassadeurs et plusieurs autres personnalités du monde de la bonne.

La rencontre de Bamako marque un tournant décisif dans le processus d’institutionnalisation du Réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption des pays membres de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit, de par les objectifs qui y sont visés de conférer, non seulement, une plus grande efficacité de ces structures dans le combat effectif du fléau de la corruption dans les Etats membres, mais aussi de situer les responsabilités inhérentes à la réduction de la menace de ce fléau au sein de l’espace CEDEAO.

Cette rencontre constitue ainsi un jalon supplémentaire dans l’enracinement des principes de bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest. Selon le Directeurs affaires politiques de la Commission de la CEDEAO, Dr. Jonas Hemou, l’opportunité de la réunion n’est plus à démontrer en raison des effets négatifs de la corruption sur le secteur productif et sur le développement.

Il a saisi l’occasion pour donner un aperçu de l’implication de la CEDEAO dans la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest et partager quelques défis qui se posent aux acteurs de la bonne gouvernance dans l’amélioration des cadres normatifs.

Dr. Jonas Hemou a indiqué que le premier pilier sur lequel reposent les efforts régionaux de lutte contre la corruption est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance. Le second pilier se réfère aux actions destinées à la prévention contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, coordonnées par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).

Le troisième pilier renvoie, essentiellement, au protocole sur la lutte contre la corruption. Compte tenu de la pertinence de ces dispositions, qui participent de la bonne gouvernance économique et du renforcement des institutions démocratiques, il a salué les efforts consentis par les Etats membres, avant de les exhorter à prendre les mesures nécessaires pour veiller à la ratification de ce protocole et à sa mise en œuvre effective.

« La consolidation des acquis en matière de lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest passe par l’appropriation et la traduction de ces cadres normatifs régionaux en résultats concrets« , a-t-il déclaré.

Pour le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, le rendez-vous de Bamako porte témoignage de la volonté commune des pays membres à se donner la main en vue d’une synergie efficace et porteuse de solution, fondées sur le partage d’expérience, l’émulation et le partenariat.

A le croire, cette rencontre vient renforcer la position et la vision de leur jeune institution et contribuera à mieux promouvoir la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest afin de permettre à l’espace CEDEAO de mieux préparer et mieux gérer l’héritage à léguer aux futures générations. Pour ce faire, le représentant de l’ONUDC préconise l’unité d’action. « La lutte contre la corruption ne doit pas se faire de façon isolée« , a-t-il déclaré.

Pour sa part, le représentant du président du Comité de pilotage a indiqué que la corruption sape les efforts de développement. A le croire, cette rencontre permettra de jeter les bases juridiques du Réseau, de faire des échanges d’expérience et prendre des dispositions pour accroitre la lutte contre la corruption.

Le ministre de la Justice, Maharafa Traoré, considère la corruption comme étant l’arme à risque qui accroit la pauvreté. Et, il ne pouvait de se réjouir de la tenue d’une telle rencontre sous-régions sous nos cieux pour la formalisation d’une institution spécialisée pour combattre le fléau.

Au terme des travaux, il est attendu l’adoption du plan de travail et du plan de constitution du Réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption des pays membres de la CEDEAO.

Il s’agira, concrètement, de la création officielle d’une cadre institutionnel et pragmatique pour le début de la mise en œuvre des activités du réseau pour les trois prochaines années, à compter du dernier trimestre de l’année 2010.

Soumaila GUINDO

15 Octobre 2010