II y a quelques semaines un scandale financier peu ordinaire défrayait la chronique. L’affaire mettait en scène un opérateur économique malien évoluant essentiellement dans l’exploitation minière – il est le principal actionnaire de Wassoulor et le promoteur de la mine d’or de Kodiéran, localité située dans la région de Sikasso-et Jacques Philippe Marson, précédemment PDG de BNP Paribas Securities, une filiale du Groupe BNP Paribas. Un accord était passé entre notre compatriote et le Français aux termes duquel le premier s’était engagé à lever sur le marché international la bagatelle de 200 millions de dollars destinés au financement de la mine de Kodiéran, le tout moyennant le paiement d’une commission.
Boubacar Aliou Diallo commit l’erreur de payer sa commission au Français. Celui-ci, malheureusement, ne fut pas à même de réunir le montant promis lequel se fait encore désirer.
Résultat : le financement de la mine d’or de Kodiéran est plus que jamais compromis et Boubacar Aliou, qui ne sait plus à quel saint se vouer, voit brusquement son rêve de contribuer significativement au développement de son pays, tout en bâtissant un empire, s’écrouler comme château de cartes.
Devant cette situation, l’État malien n’a rien trouvé de mieux que d’adopter l’attitude du spectateur passif, alors que les enjeux auraient voulu qu’il s’implique à fond pour trouver une solution idoine.
Cela fait partie de ses missions régaliennes et de son devoir d’aider les opérateurs économiques à bâtir un secteur privé très fort dont on dit qu’il doit être le moteur de l’économie nationale, d’autant que l’or est un produit très stratégique qui peut fortement impacter sur le développement national, en créant des emplois et de la richesse. Et que le gisement que recèle Kodiéran s’évalue en dizaines de tonnes du métal précieux.
Yaya SIDIBE
07 Mai 2010.