endredi 13 août, il est 16 h 45 mn, quand nous arrivâmes au Gouvernorat de la région de Sikasso sis à Bougoula Ville, en plein cœur de la capitale de la troisième région. Bocari Samassékou n’a pas mis de temps pour nous recevoir dans ses bureaux.
Derrière le fanion aux couleurs du pays, se trouve un colosse de teint noir. Ce gouverneur, qui a 32 ans de service, a franchi toutes les étapes de l’administration malienne et a exercé dans toutes les régions administratives.
Bocari Samassékou est aujourd’hui un gouverneur heureux car c’est sa région qui va accueillir dans près d’un mois les activités de la commémoration du 45ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Un deuxième du genre dans le cadre de la délocalisation de cet événement. La première fois c’était à Kidal en 2002.
« Dans la vie d’un peuple, il faut aussi faire concerner tout le pays aux fêtes nationales et autres grandes manifestations » s’exprimait ainsi avec un large sourire, le gouverneur Samassékou pour justifier le choix du gouvernement de décentraliser les événements d’envergure avant d’ajouter « ça donne l’occasion à ces contrées de découvrir les facettes du pays, rapproche le spectacle des populations et crée plus d’engouement« .
Pour le gouverneur « le défilé militaire va donner une vigueur aux populations et la présence des plus hauts responsables dont le chef de l’Etat est une grande chose. Rappelez-vous lorsqu’on a joué la finale de la coupe du Mali à Mopti, cette coupe n’avait jamais eu autant d’engouement« .
Dans le souci de réserver aux hôtes et à la nation entière une fête digne de ce nom, une commission régionale et 7 sous-commissions sont a pied d’œuvre.
Il s’agit des sous-commissions accueil et hébergement ; mobilisation ; assainissement et embellissement ; sécurité ; transport ; santé et finances.
Chacune de ces commissions, assure le gouverneur va mettre le paquet double pour la réussite des festivités. Les préparatifs vont bon train.
La commission régionale d’organisation a déjà sillonné les 7 cercles de la région où elle a rencontré les autorités, les responsables et les troupes culturelles qui vont se produire.
La fête proprement dite sera marquée par un défilé militaire et civil sur un grand espace dégagé sur la route allant vers Bobo-Dioulasso.
Aussi, il y aura une démonstration sur la résistance du Kénédougou à la colonisation, une rénovation des sites touristiques comme le Mamelon, le tombeau de Tièba Traoré, les fosses communes et le Tata.
Cependant, le gouverneur restera muet sur les autres grands moments des festivités tout en indiquant qu’il y aura beaucoup de surprise. Ce qui est aussi évident, c’est que la fête sera sous-régionale avec la présence des ressortissants des pays voisins comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry.
« Dans la culture sénoufo, les gens n’aiment pas parler avant l’événement, nous comptons faire la surprise. Pour cela, nous accordons la priorité à l’efficacité dans le silence » dira le premier responsable du Kénédougou.
Alors à combien estime-t-il le coût de l’organisation du 22 septembre dans la 3ème région ? Une question que Bocari Samassékou esquive non sans tact. Pour lui, le plus important n’est pas le montant.
« Chaque fois qu’il y a un problème, nous essayons d’abord de le régler sans passer par l’argent » dit-il. Et de poursuivre : « n’oubliez pas qu’il y aura beaucoup de participants et il sera difficile d’évaluer toutes les dépenses que les uns et les autres vont occasionner. Personne ne pourra dire avec exactitude le nombre de personnes qui vont faire le déplacement » conclue le gouverneur qui promet une fête à la hauteur de l’événement.
Par ailleurs, il faut ajouter que la finale de coupe du Mali 2005 de football sera jouée au Stade Babemba Traoré de Sikasso dans la mouvance de la fête du 22 septembre. Autant dire que tous les ingrédients sont réunis pour réserver au peuple malien une fête mémorable.
Youssouf CAMARA
17 août 2005