L’institution ouest-africaine aide à la construction de la route Bandiagara-Bankass-Koro-frontière du Burkina Faso et à l’essor de l’entrepreunariat des femmes et des jeunes
La BOAD a appuyé la construction des routes Bamako-Dakar par le sud, Bamako-Kankan, Bougouni-Sikasso et du Boulevard de l’Indépendance.
Elle vient de consentir à notre pays deux prêts de financement d’un montant cumulé de 5,75 milliards de Fcfa. Cette enveloppe sera consacrée au financement partiel du projet d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-frontière du Burkina Faso et celui du projet de microcrédit pour la promotion et l’entrepreunariat des femmes et des jeunes.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Abou-Bakar Traoré, et le président par intérim de la BOAD, notre compatriote Issa Coulibaly, ont signé, mardi, les deux conventions de prêts.
Cette signature « témoigne de l’engagement de la BOAD aux côtés de notre pays dans sa croisade contre la pauvreté« , a relevé Abou-Bakar Traoré. La cérémonie solennelle de signature a mobilisé, autour de lui, plusieurs membres du gouvernement dans la salle de réunion de l’Hôtel de Finances.
Le président par intérim de l’institution financière sous-régionale a saisi l’opportunité offerte pour présenter au ministre Traoré, Moumouni Djermakoye, le nouveau représentant de la BOAD au Mali. Il a ensuite donné une aperçu de la coopération entre les deux parties.
Cette cérémonie de signature couronne la rencontre des partenaires techniques et financiers de notre pays, tenue à Bandiagara en juin 2006, sous la présidence du Premier ministre, a rappelé Issa Coulibaly.
L’intervention de la BOAD dans le financement de cette route est motivée par sa confiance en la vertu de l’intégration comme moyen de lutte contre la pauvreté dans nos pays. « C’est fort de cette conviction qu’après avoir financé la route en terre en 1996 et les études de bitumage en 2003, la BOAD a accueilli avec plaisir le choix porté sur elle par le Mali pour jouer le rôle de chef de file des bailleurs de fonds. L’aménagement de cette route, communément appelé « Route du poisson », est essentiel pour dynamiser les échanges entre le Mali et le Burkina Faso et favoriser le désenclavement des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal en facilitant leur accès aux ports de Lomé au Togo et de Tema au Ghana« , a expliqué Issa Coulibaly.
Le projet d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-frontière du Burkina Faso, sur une longueur de 159 km, concrétise la convergence des programmes communautaires de la CEDEAO et de l’Uemoa. Au nombre des objectifs de leurs programmes figure le bitumage des maillons manquants du réseau communautaire.
La BOAD apportera 4,5 milliards de Fcfa à la réalisation du projet, soit 21,89% d’un coût total chiffré à 20,56 milliards de Fcfa. Cette enveloppe qui servira à financer le tronçon Wô-Koro, longue de 80 km, portera à 51 milliards de Fcfa le montant total des interventions de l’institution financière dans le financement des projets d’infrastructures routières maliennes.
Le projet de microcrédit pour la promotion de l’entrepreunariat des femmes et des jeunes, a été élaboré sur initiative personnelle du président de la République, Amadou Toumani Touré. « Il y attache une importance particulière« , a confirmé le ministre de l’Économie et des Finances.
Issa Coulibaly estime, de son côté, que l’on ne cessera jamais de parler de la pertinence de ce projet dans une économie émergente comme celle des pays de l’Uemoa.
Le programme qui va démarrer ne concurrencera pas les nombreuses initiatives salutaires en matière de microfinance. Il complétera le dispositif existant en s’adressant aux deux couches les plus vulnérables de la société, les femmes et les jeunes, a précisé le responsable de la BOAD.
L’objectif est de renforcer les capacités et d’accompagner les porteurs d’initiatives économiques et de microcrédits adaptés aux besoins des groupes cibles. Il est prévu la mise en place d’une ligne de crédit, la création de micro et petites entreprises.
Ces dernières généreront des emplois durables et faciliteront ainsi la diversification des sources de revenus des femmes et des jeunes.
Le coût du projet est de 1,975 milliard de Fcfa. Il est cofinancé par la BOAD pour 1,25 milliard de Fcfa et le gouvernement du Mali.
La contribution de l’institution financière porte le montant global des engagements de la BOAD au Mali dans le financement des projets de développement rural à 27,2 milliards de Fcfa, a rappelé son président intérimaire.
Les projets d’aménagement hydro-agricoles de Ké-Macina, M’Béwani, les projets de développement du secteur de l’artisanat et celui de la zone lacustre phase II prouvent la pertinence des interventions de la BOAD en faveur du développement à la base.
Le premier responsable de la BOAD, Issa Coulibaly, a été reçu hier en audience par le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré. Nous reviendrons plus en détail sur cette entrevue dans nos prochaines éditions.
A. O. DIALLO- L’Essor
30 août 2007.
