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La cérémonie d’investiture a eu lieu, le mardi 27 mars 2007, au siège de la CDS à Bolibana. Simple et significative, elle a regroupé, outre les militants et sympathisants du parti, les membres des partis amis notamment du Front pour la Démocratie et la République (FDR). Au premier rang de cette cérémonie, les candidats à l’élection présidentielle du RPM, Ibrahima Boubacar Kéïta et du Parena, Tiébilé Dramé. Deux interventions ont été tenues, celle du secrétaire général de la CDS, le député Seydou Togola qui a brossé la situation de son parti et les motivations de la présence du parti à l’élection présidentielle du 29 avril 2007 et le discours d’investiture du président de la CDS, Blaise Sangaré.

Constats

La CDS « Mogotiguiya » est un parti reconnu et respecté sur l’échiquier politique national. Elle dispose ainsi de plus de 200 conseillers communaux, et aussi de conseillers locaux, régionaux et nationaux. La CDS est présente à l’Assemblée nationale à travers quatre députés et cela pendant deux mandats de suite. Elle participera pour la deuxième fois à l’élection présidentielle. « Notre parti, par cette constance et cette vitalité, a fortement contribué au renforcement de la démocratie« , a précisé le secrétaire général de la CDS. C’est cette démocratie qui a volé en éclats depuis l’arrivée du général-président, Amadou Toumani Touré en juin 2002, selon la CDS qui dit avoir fait une analyse critique et non exhaustive de la situation politique actuelle.

A en croire le secrétaire général, le constat est amer : celui de la mort programmée des partis politiques, acteurs majeurs de la démocratie. Pis, la CDS a aussi constaté avec amertume l’infestation par « un parti politique » déguisé « en mouvement dit citoyen« , qui s’est emparé, de fait, de tous les leviers de commande de l’Etat. « En effet, la démocratie n’a été aussi désemparée que de nos jours, marquée par une logique de démission et d’alignement d’acteurs politiques majeurs« , a affirmé Seydou Togola qui précisa que la CDS, fidèle à sa vision politique et constante, participera pour toutes ces raisons aux élections de 2007, à commencer par la présidentielle d’avril 2007. « Car nous estimons que la raison d’être d’un parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir ; le financement public est une illustration de cette nécessité« , a indiqué le secrétaire général. Fort de ces constats, la CDS estime qu’un immense péril pèse sur notre démocratie. C’est pourquoi, elle exige une rupture totale avec « le système monolithique du consensus mortel pour les partis politiques et la démocratie« . La CDS se propose de s’employer, en partenariat avec ses amis du FDR, à l’édification d’un Mali démocratique, fondé sur la liberté et la justice sociale.

Les propositions de sortie de crise

Pour sortir de ce marasme, la CDS propose d’entreprendre des réformes dans les différents secteurs de la vie socio-économique. Au niveau de l’agriculture, il faut trouver des alternatives à la domination de la monoculture du coton.

A l’Office du Niger, « l’épineux problème » de la redevance eau doit être géré dans la concertation avec l’ensemble des acteurs. La politique sanitaire doit s’évertuer à faciliter l’accès de la majorité des citoyens à des services de santé de qualité et à moindre coût. La récurrente question de l’éducation ne peut-être gérée sans apporter une réforme qualitative suite à des états généraux de l’éducation. Dans le domaine social, la CDS propose une véritable politique de logements sociaux. Elle préconise aussi la réhabilitation des unités de production des matériaux de construction. « Ce qui permettra d’engendrer de l’emploi pour les jeunes et aussi aux citoyens de construire les maisons de leur choix« , précisa Seydou Togola. « Pour parvenir à la réalisation de ses objectifs, la CDS veut d’abord crédibiliser, restaurer et affirmer l’autorité de l’Etat dans les domaines qui lui sont propres pour que les acteurs politiques et administratifs puissent agir dignement dans la légalité et prendre date dans la reconquête de la démocratie chèrement acquise au prix du sang des martyrs« , poursuit-il. C’est à ce combat que les militants et le bureau politique national de la CDS ont invité le président Mamadou Blaise Sangaré dit Blaise à accepter de porter les couleurs du parti à l’élection présidentielle d’avril prochain. « Je dis oui à la sollicitation au nom de toutes les militantes, de tous les militants et sympathisants du parti que vous venez de formuler« , a répondu Blaise Sangaré en affirmant vouloir redonner confiance à la classe politique, revaloriser les institutions de la République, renforcer l’Etat et son administration et restaurer la confiance en la justice. Confiant sa candidature à tous les Maliens, Blaise est conscient de l’enjeu.

« Le combat est dur, il mérite d’être mené, nous le gagnerons« , a-t-il conclu.
I. Maïga

29 mars 07