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Les autorités compétentes s’évertuent à aménager des espaces appropriés pour en faire des marchés dignes de ce nom pour le bonheur de la population. Hélas ! C’est sans compter avec l’incivisme et l’insouciance de certains de nos commerçants détaillants, ambulants et bana bana qui se dispersent dans la ville comme une volée de moineaux.

Que constatons-nous à Bamako depuis un certain temps?

Point n’est besoin d’aller au marché, c’est le marché qui viendra à vous, même si vous êtes dans les toilettes. Kabako !

Nous, riverains du marché de Hamdallaye via le pont de Diafarana, lançons un pressant SOS aux autorités compétentes du District de Bamako. Nous n’avons ni faim ni soif. Nous voulons simplement rentrer dans nos maisons pour nous reposer.

Seulement, la porte de nos concessions est obstruée par des montagnes de maïs, d’igname, de «gnamakou» de «Wosso» de «komitère», de «kèlèkèlè» et que sais-je encore! La lettre d’attribution ne suffit-elle plus pour habiter dans ta parcelle? Aujourd’hui, tout porte à croire que sans un équipement d’alpiniste, on ne saurait accéder à sa propre demeure, et pour cause! Pour entrer chez nous, il nous faut escalader ces montagnes de tout ce qui est cité plus haut. Pourtant, même pour aller à Koulouba qui est plus haut, il ya une route qui y donne accès.

Alors, pourquoi à nous, demanderait-on d’escalader une montagne si de surcroit c’est pour rentrer chez nous? Est-ce pour cela que l’on ne dit plus «marché» mais place de Bougouni, de Sikasso, de Kita ?

Chers amis, le marché de Diafarana qui côtoie Hamdallaye est devenu un marché vagabond qui s’adonne à une usurpation des routes et des devantures des concessions à des heures tardives de la nuit, c’est-à-dire aux heures des gros porteurs de Sikasso surtout, de Kita, et autres localités du Mali.

Comme si cela ne suffisait pas, aussitôt les camions arrêtés après moult vrombissements assourdissants et dégagement d’importantes enveloppes de fumées remplies de C02, les apprentis se mettent à nous «dégoiser» à pleins décibels, la musique du Wassoulou comme s’ils étaient à la recherche d’une Joconde appelée MAMI WATA.

Tout y passe :

l’asphalte est devenu le centre de tri des arachides, les murs de clôture, des étagères pour sacs, les arbres, pour les accoudoirs, décidément!

Heureusement, que le Kita « tairaini » ne soit plus fonctionnel sinon, l’hôtel de ville de Bamako serait transformé en marché de 10 heures 11 heures.

J’ose espérer que tous les papiers qui réglementent l’implantation des marchés n’aient servi qu’à vendre les «datou et les froufrou»

Et quand, calmement, vous vous mettez à les prier de dégager au moins la porte d’entrée de votre parcelle, si vous n’êtes pas insulté, on vous demandera, (dans le meilleur des cas), si la terre là n’appartient plus à Dieu. Il y a vraiment de quoi donner un visa d’immigration à ce marché. La demande de ce visa ne saurait être classée dans les «m’en parler».

En attendant que les autorités nous viennent en aide, Mes chers voisins, il nous faut nous inscrire comme stagiaires au Camp Para pour nous initier aux parachutes ascensionnels afin de pénétrer dans nos cours. Doit-on recourir à «une grève de marché» pour résoudre nos problèmes? L’ampleur a dépassé la phase de demande d’explication. On en est aux demandes de complication.

Compliqué pour compliqué, nous avons tous intérêt à décompliquer pour notre mieux-être. Ce sont pourtant des Maliens qui, dans leur souci quotidien de rendre «environnementable » notre environnement, ont innové en dallant nos rues et ruelles. Alors, pourquoi d’autres Maliens, ignorants de la Loi ou au dessus de la Loi,vont-ils se permettre de… ?

Messieurs les autorités du District, nous vous serions gré de bien vouloir…

A vos parachutes ! Prêts ! Montez !

Mamadou Roche KEITA

01 septembre 2008