Soumaïla Cissé sera de retour à Bamako à la fin du mois de janvier, définitivement. Il écourte son mandat à la tête de la Commission de l’UEMOA, un juteux poste où pendant plus de 7 ans il aura côtoyé, au quotidien, la plupart des chefs d’Etat de la sous région Ouest-africaine et s’être constitué un formidable réseau de soutien en tous genres. Il revient au Mali au moment où son principal contradicteur, au sein de la formation dont il est le fondateur et en réalité le président, Oumar Ibrahim Touré, soucieux pour son avenir proche, est déstabilisé. Il revient 15 mois avant la prochaine élection présidentielle et ce retour du leader de la deuxième force politique du pays consacre l’ouverture officielle de la campagne. 2011 s’en ressentira à coup sûr.
Dioncounda Traoré dans sa dernière sortie médiatique, à la maison de la presse, avait auparavant donné le ton en affirmant que le candidat de l’Adema sera une abeille bon teint et qu’il sera connu à la date symbole de sa création. S’il prenait date en entrebâillant lui aussi 2010 ( peu importe le report annoncé), il n’en demeure pas moins qu’il est tout à fait conscient des difficultés qu’il lui faudra circonscrire pour à la fois être le champion qu’il veut tout en évitant au plus grand parti du paysage politique l’implosion , le sport favori de la ruche. Les divisions, les subdivisions et les mauvais calculs, on le sait, en on fait aujourd’hui le premier deuxième grand parti du pays. IBK ? Lui a reçu publiquement les attributs de prince héritier à Kurukanfuga, des mains même du roi et depuis le « kankélintigui » les étrenne avec ferveur comme un billet de première classe qu’il espère unique pour Koulouba. Tiébilé Dramé est fort d’une vie entière dédiée au Mali et sait que le peuple sait reconnaitre les siens.
A coté, il y a une multitude de candidats pour le fauteuil, avec chacun sa part de chance. Pour cela 2012 sera l’élection la plus ouverte que notre pays aura connue ces cinquante dernières années et c’est la preuve indéniable de la vitalité et de la crédibilité de sa démocratie.
La démocratie, tout le monde le sait, ne se nourrit que d’une seule sève : l’alternance au pouvoir. Pour cette raison, il faudrait veiller à ce que des politiciens de la 25e heure ne viennent porter préjudice à une dynamique républicaine engagée voilà déjà deux décennies, que des opérateurs économiques, pensant avoir trouvé une occasion nouvelle de business, ne basculent le pays dans l’inconnu. Que des laudateurs n’hypothèquent la victoire du peuple payé au prix du sang. Que de froids et cyniques calculateurs ne détournent ou ne ravissent les gains des luttes d’avant et d’arrière garde du mouvement démocratique, en prenant en otage pour mieux l’instrumentaliser un mythe vivant. Un mythe que le monde entier nous envie. Non, nous refusons de rejoindre les rangs des derniers et des parias. Non, nous ne les laisserons pas nous casser notre Héros.
S.El Moctar Kounta
19 Janvier 2011.