Classée troisième avec 123 points sur 200, à la biennale de Kayes, la région de Gao est arrivée cette année à Sikasso avec la ferme volonté d’améliorer son palmarès. Et, sa prestation, dans la nuit du jeudi 23 décembre 2010, l’a positionnée parmi le probable trio.
Avec la prestation de son orchestre qui a interprété deux titres, la région de Gao s’est positionnée pour la compétition dans cette discipline. « Hugu linjoo » ou pilier de la famille, premier morceau joué par l’orchestre de Gao, met l’accent sur l’importance de l’instruction, notamment celle de la femme. Ce morceau rend hommage à la femme qui contribue au développement socio-économique du pays. Dans sa deuxième prestation, l’orchestre de Gao a rendu hommage aux songhay dans un morceau intitulé « Songhay suboo ».
« Accusés, levez-vous » est l’intitulé de la pièce de théâtre qui a mis en jeu des fous qui s’estiment oubliés par les manifestations du cinquantenaire. Et ils vont décider de célébrer le cinquantenaire à leur façon.
En matière de théâtre, la région de Gao est restée égale à elle-même en matière de critique des autorités du pays. Sans complaisance, cette pièce dénonce et critique, régime par régime, la gouvernance du Mali, de l’indépendance à nos jours. Tout juste après sa pièce critique, Gao, dans son ensemble instrumental intitulé « Taoussa », va saluer l’initiative de la réalisation du barrage du même nom. Considéré comme un ouvrage d’espoir, le barrage de Taoussa est considéré comme un levier de l’agriculture. Pour saluer cette initiative des autorités, Gao a fait appel à tout ce qu’on a comme instrument digne de nom dans son aire culturelle pour louer tout ce que Taoussa apportera au développement du pays. Pour sa danse traditionnelle, Gao a fait appel au « Tâgut », danse des possédés.
« Où sommes-nous ? » est traduction littérale du titre du chœur de Gao, consacré au cinquantenaire. Après avoir salué les grandes réalisations du Mali, de l’indépendance à nos jours, le chœur de Gao interpelle tous les dignes fils du pays à préserver les acquis, à sauvegarder le patrimoine que les premiers responsables nous ont légué et à s’investir résolument pour les perspectives d’avenir. En ce qui concerne son solo de chant, Gao a décidé d’aller directement à une séance de conseil. « Gaggay » ou préserve-toi est l’intitulé de cette chanson, merveilleusement interprété par une jeune artiste qui a du talent à revendre.
Dans une leçon de morale, elle invite à une reconversion des mentalités. Intitulé « le salaire de la honte », le ballet n’est pas passé par quatre chemins pour aborder une grande préoccupation de l’heure, dans les régions nord du pays et dans une grande partie du territoire : le fléau du trafic de la drogue. Des stratagèmes utilisés pour introduire la drogue sur le territoire, la méthode de distribution dans le pays et les victimes qu’on compte dans le milieu scolaire, jusqu’à l’arrestation des trafiquants, rien n’a été négligé dans la pièce de Gao.
Assane Koné
Envoyé Spécxial
27 déc 2010