Les sites d’hébergement des troupes, les dispositions sanitaires et l’assainissement étaient au centre de la visite du ministre de la Santé Mme Maïga Zéïnab Mint Youba à 48 heures de la biennale.
Contrôle de tâches, constats et nouvelles instructions dans le sens de l’amélioration ont marqué la visite dans la cité des balazans qui accueille pour la première fois la biennale artistique et culturelle du Mali et dans la capitale du Kénédougou.
La délégation du ministre comprenait les membres du cabinet, le directeur national de la Santé Mamadou Soungalo Traoré, le directeur du Centre national d’information d’éducation et de Communication en Santé (Cniecs) Abdoulaye Coulibaly.
A Ségou, ce jeudi 1er septembre en compagnie du gouverneur de la région Abou Sow et du directeur régional de la Santé Alhassane Dicko, le ministre a visité les sites d’hébergement des troupes, l’hôpital régional «Nianankoro Fomba» et la direction régionale de la santé où étaient parqués 8 ambulances disponibles pour les besoins de la biennale.
Pour l’hébergement des troupes régionales, l’école Thierno Hady Kontao abrite Gao et Mopti.
Les troupes de Kidal, de Sikasso et de Bamako sont logées au groupe scolaire Bandiougou Bouaré, tandis que l’école fondamentale de Soninkoura abrite les artistes de Ségou et de Kayes. Les délégations artistiques et culturelles de Tombouctou et Koulikoro passent leur séjour au lycée Abdoul Karim Camara «Cabral».
Une école peut héberger deux à trois délégations de région. Les délégations sont composées d’artistes, de leurs encadreurs et des officiels qui les accompagnent. Les troupes occupent les salles de classe en raison de 10 personnes par salle, les filles d’un côté, les hommes de l’autre.
Une délégation régionale comprend 90 à 100 personnes. A notre passage, certaines troupes étaient en répétition. Les «Diatigui» de certaines troupes ont apporté des cadeaux aux artistes qui séjournent dans leur quartier.
C’est le cas des habitants de Bagadadji et du Camp qui ont offert des tapies et 200 kg de datte à la troupe de Kidal. Le gouvernorat a offert à chaque délégation (arrivée entre le jeudi 1er et le vendredi 2
septembre) un tourreau et 1 sac de riz, au nom de toute la région.
Il y a une semaine le Premier ministre était passé en ces lieux pour évaluer l’évolution des préparatifs. Le constat avait été très amer.
Certains sites étaient totalement engloutis dans les herbes et les toilettes n’étaient pas entretenues. Lors de la réunion qu’il a eu avec les membres de la Commission d’organisation de la biennale à Ségou, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a fortement interpellé ces responsables. Des instructions fermes ont été émises pour que tout soit prêt dans un bref délai.
Mission a été donc donnée au ministre de la Santé, une dame connue pour sa rigueur, pour vérifier sur le terrain, si le travail confié aux autorités régionales et locales a été fait.
«Ce que j’ai entendu et vu m’a réconforté et me rassure, a-t-elle dit au gouverneur Abou Sow. Nous savons que tout n’est pas parfait mais que tout est perfectible».
Les troupes boivent et mangent dans les bonnes conditions d’hygiène. Cependant l’assainissement des lieux d’hébergement est une oeuvre de tous les jours.
Partout Mme Maïga Zéïnab Mint Youba a recommandé aux responsables de l’Administration et de la Santé chargés de l’organisation, le lavage quotidien des toilettes au grésil, d’intégrer dans leurs différentes communications, des sensibilisations contre le paludisme et le Sida.
Toutes les troupes ont été dotées en moustiquaires imprégnées. Le ministre a saisi l’opportunité pour dire de vive voix aux membres des troupes d’observer les mesures d’hygiènes alimentaires.
Lors de la visite à l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou, le directeur de cet établissement, Abdoulaye Sissoko a affirmé qu’il y a tout ce qu’il faut pour prendre en charge gratuitement et rapidement tous les cas qui vont survenir pendant la biennale.
Selon le directeur régional de la santé Alhassane Dicko deux postes fixes sont prévus à l’hôpital Nianankoro Fomba et au Centre Famory Doumbia, tandis que quatre postes mobiles vont être opérationnels au Stade Amary Daou, au centre Malick Coulibaly, salle Tignétiguiba Danté et au stade municipal. Il y aura une couverture sanitaire sur l’axe Bamako-Ségou-Bla.
Des émissions sont prévues à la radio sur le paludisme, l’hygiène alimentaire, la prévention et la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le Vih/Sida.
40 millions + 60 millions
Le budget pour le volet santé fait plus de 40 millions de F Cfa et plus de 60 millions de F Cfa pour l’assainissement. L’Usaid a contribué pour 10 millions pour les émissions, la distribution des moustiquaires imprégnées et la sensibilisation dans les quartiers contre les IST-Sida et le paludisme.
Le Pasaop a contribué pour plus de 5 millions. Selon le directeur régional de la santé, il y aura une distribution de préservatif au niveau des sites d’hébergement.
En outre un «médecin de la biennale» a été désigné pour assurer la coordination au niveau des sites en liaison avec le médecin coordinateur des postes mobiles et le directeur de l’hôpital régional.
Un ingénieur sanitaire avec six équipes de trois personnes seront à l’oeuvre. Le ministère de la santé a mis à la disposition de la biennale un traumatologue qui va résider à Ségou pendant l’événement. Selon le ministre de la Santé 11 ambulances, 14 lits pour les cas d’urgence et 1 lit de soins intensifs sont disponibles à Ségou.
La ministre a été satisfaite de la contribution du personnel des services socio-sanitaires de l’ordre de 380.000 F Cfa pour l’organisation de la biennale.
Cependant, elle a insisté sur la disponibilité constante du personnel soignant : infirmiers, internes, médecins, chauffeurs des ambulances, manoeuvres et personnel administratif. «Pendant toute la durée de la biennale vous aurez à prendre en charge toute la jeunesse du Mali regroupée à Ségou» a-t-elle dit.
22 septembre : Sikasso se prépare
A Sikasso, alors que la construction du site de la tribune démontable tend vers sa fin, les formations sanitaires de leur côté mettent le paquet pour être à la hauteur et relever le défi de la couverture sanitaire de la fête d’indépendance.
La visite du ministre de la Santé a permis de faire le constat heureux de cette forte mobilisation des services socio-sanitaires de Sikasso. Les préparatifs à Sikasso évoluent à pas de géant en ce qui concerne la santé et l’assainissement des sites d’hébergement.
Du Centre de Santé Communautaire de Sanoubougou I, au Centre memo à Kaboïla II, rien n’est laissé au hasard. Un poste de santé est prévu à l’Institut de formation des maîtres (IFM) pour couvrir les hôtels ou sites d’hébergement. A Sikasso comme à Ségou, l’hôpital régional a été visité.
Avec un accent particulier sur le bloc opératoire, le service d’urgence et la réanimation. Selon le directeur régional de la santé de Sikasso, Bréhima Koné, six postes de santé sont prévus pour couvrir l’ensemble des sites d’hébergement pendant la nuit.
Des dispositifs sanitaires sont prévus pour les différentes manifestations qui auront lieu le 22 septembre à Sikasso, notamment le bain de foule des présidents maliens et Sénégalais, la course cycliste, le Cross Country, les différents défilés.
Des mesures visent à minimiser les évacuations sur les hôpitaux de Bamako (Point-G et Gabriel Touré). Toutefois, la possibilité d’évacuation par voie aérienne ou terrestre existe.
Des stocks de médicaments et des produits de désinfection sont en place.
Un réseau de communication Rac se met en place et sera fonctionnel entre Sikasso, Bougouni, Gabriel Touré et les Cscom sur les axes routiers. Les dispositifs de réseau Rac ont été visités par la ministre à Sikasso, Bougouni et au Gabriel Touré.
A Sikasso, le ministre a également insisté sur des mesures individuelles et collectives pour la santé de tous les participants aux différentes manifestations.
C’est donc juste à raison que se poursuit dans la salle des conférences de Sikasso, la formation d’une centaine d’hôtesses à sélectionner pour assurer le service et le débarrassage pendant le séjour des invités de la fête d’indépendance à Sikasso.
Ces filles apprennent des mesures d’hygiène, et d’assainissement. «Pas d’odeur, aucun parfum violent, des hôtesses qu’on souhaite regarder plus d’une fois», disait leur formateur.
L’ingénieur sanitaire du Cniecs le Dr. Bocoum faisant partie de la délégation, a également conseillé aux hôtesses d’éviter de porter des bagues, d’utiliser les vernis et de toujours porter des foulards de tête.
Boukary Daou
06 septembre 2005.