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Le Mali peut être fier de ses richesses culturelles et artistiques. Des valeurs authentiques qui, prêchant la tolérance et le brassage, ont fait du pays une nation avant la constitution de l’Etat.

Les représentants des régions lors de leur défilé, les pionniers, les handicapés, les troupes invitées, les chasseurs et les 500 masques dogons ont contribué à faire de la cérémonie d’ouverture de cette biennale une séduisante vitrine de cette diversité culturelle et artistique ouverte sur le brassage et l’intégration.

Dans la soirée, la symphonie ainsi enclenchée s’est poursuivie avec des soirées culturelles de bienvenue. Ainsi au Meru Ba, qui a fait peau neuve pour la circonstance, le public a eu droit à la prestation des artistes et groupes comme le Super Biton, Molobaly Traoré, les artistes du Burkina Faso, les Ballets maliens, le groupe «Karisma» de Cuba et Abdoulaye Diabaté.

Et au même moment, les Maïmouna Dembélé, Djénéba Seck, Nènè Sourakassi, Paye Camara (toutes des purs produits de la biennale) offraient un spectacle inoubliable au public de la Salle Tientiguiba Danté où les troupes vont se soumettre au jugement du jury.

«Plus jamais, la biennale ne sera comme avant», avait assuré le ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, lors de la cérémonie de clôture de l’édition 2003.

Une réponse aux attentes d’un public fidèle à l’esprit du rendez-vous mais avide de nouveauté qui a inspiré les Ségoviens.

En effet, décidée à faire face au défi de l’organisation de ces retrouvailles biennales de le jeunesse malienne avec son passé et avec elle-même, la Cité des Balanzas à innover.

Des innovations en droite ligne des efforts consentis par les autorités du pays à promouvoir nos valeurs culturelles et nos richesses touristiques des moteurs du développement socioéconomique du pays.

Ainsi, en dehors des compétitions officielles (pièce, ballet à thème, chœur, solo de chant, ensemble instrumental, orchestre moderne, danse traditionnelle et exposition d’objets d’art), d’autres manifestations sont prévues en off.

La délocalisation, pour la première fois dans l’histoire de la biennale, est une grande innovation en soi. Tout comme la réelle implication du gouverneur et des élus locaux.

La cérémonie d’ouverture a aussi été l’occasion d’une mise en scène inédite. Au lieu des créations artistiques, ce sont 500 danseurs et masques dogons de Koro, Bankass etc. accompagnés de 200 cavaliers et 400 chasseurs et d’autres danseurs, masques et marionnettes de la région de Ségou et d’ailleurs qui ont été mis en évidence par les organisateurs.

Un clin d’œil aux immenses potentialités culturelles et économiques de la région berceau du royaume bambara.
La première soirée a aussi été dédiée aux artistes de la région.

Et le salon organisé avec la participation de pays invités comme le Burkina Faso, le Bénin, et Cuba, constitue une autre manifestation marquante de la présente édition.

C’est aussi le cas de la visite du barrage de Markala par les artistes des troupes afin de leur permettre de découvrir ce pays et ses trésors hydro-agricoles.

La conférence flottante sera une sublime illustration de la «touche de Ségou». Ainsi, des traditionalistes et des historiens entretiendront des invités sur l’histoire de Ségou à bord des embarcations.

Les thèmes des conférences et la qualité des conférenciers sont assez révélat eurs des ambitions des organisateurs.
Le premier débat porte sur, «Ségou évolution historique jusqu’à la dynastie des Coulibaly».

Il sera animé par M. Youssouf Coulibaly, maire de la commune de Pélengana (Ségou). La seconde conférence-débat, animée par M. Seydou Thiéro (professeur d’enseignement secondaire), portera ce mardi sur «Ségou sous le règne des Tondions et de la dynastie des Diarra».

Demain mercredi, Dr Mamadou Fanta Simaga embarqué avec le public pour les entretenir de «Ségou : le règne des Toucouleurs et la colonisation».

Cette série de conférences pittoresques et inédites sera bouclée par M. Bandiougou Danté qui revisitera le Sansanding (Sinsani) avec ses invités.

Ces conférences permettront aux invités de découvrir, au fil de l’eau, les sites touristiques de Sécoro à Markala. Des courses de pirogue et une Rue marchande complètent les initiatives de la région.

Une autre nouveauté consiste en l’organisation d’une campagne spéciale de lutte contre le Sida et le paludisme.

Il est en effet judicieux de profiter de l’opportunité du regroupement des artistes et jeunes des 8 régions et du district pour sensibiliser et informer à travers des conférences, des vidéo-projections.

A l’image de la cérémonie d’ouverture, on peut parier que la biennale 2005, sera inexorablement l’expression de cette diversité culturelle dont les Maliens sont si fiers.

Il n’en peut être autrement lorsque le balafon du Kénédougou croise la flûte de Mopti dans le berceau (Ségou) du Sokou (violon). Ségou c’est le balafon et le tambourin, entres autres.

La tâche du jury ne sera pas aisée car la concurrence promet d’être très rude puisque chacun vient avec l’ambition de se hisser sur la plus haute marche de ce podium culturel et artistique.

Moussa Bolly

07 septembre 2005.