Parmi celles-ci figurent Me Mountaga Tall président
du CNID, Mamadou Issa Tapo Gouverneur de la région de
Koulikoro, et le Colonel Mamadou Konaté gouverneur de
la région de Tombouctou.
Si toutes ces personnalités
ont apprécié la décentralisation de la Biennale, ils
ont cependant souligné les difficultés d’accès à la
mobilisation des ressources financières.
Les
Gouverneurs des régions quant à eux ont déploré les
traitements qui leur ont été réservés. « Nous n’avons
même pas eu droit au badge d’honneur et en plus
aucune place ne nous avait été réservée dans la salle.
Ce qui est déplorable », a martelé le gouverneur de
Tombouctou.
La Biennale est la plus grande manifestation
culturelle et artistique de notre pays. Elle est
organisée toutes les deux ans. En plus des artistes,
plusieurs personnalités y participent pour apporter
un appui à leur troupe.
Tous les ressortissants des
différentes localités ont été contactés pour apporter
leur appui. Car la Biennale est avant tout une
compétition entre les régions et chacune d’elle veut
s’emparer de la première place.
Au cours de cette semaine bien chargée, nous avons
rencontré certaines personnalités qui ont bien voulu
se prononcer.
Me Mountaga Tall : Natif de Ségou ville, le président
du CNID a rencontré l’ensemble des journalistes à son
domicile autour d’un repas. Il est toujours bon de
discuter avec la presse, a-t-il dit. Rappelons qu’il
est membre de l’association des ressortissants de
Ségou résidant à Bamako. Le premier vice-président de
l’Assemblée Nationale a parlé de l’implication de leur
association dans les préparatifs de la troupe de Ségou
et surtout de l’implication des femmes.
Lors d’une
réunion, le problème d’instruments s’est posé et sur
place les gens ont cotisés à hauteur de 4 millions de
Fr CFA. Il a parlé aussi de l’organisation d’une
soirée de galat dont les fonds ont été mis à la
disposition des responsables de la troupe.
Par rapport à « la politisation de la Biennale »,
c’est-à-dire le défilé des partis politiques , le RPM
et l’URD, il affirme qu’il a été surpris comme tous
les autres, car cela n’était pas prévu dans le
programme.
En ce qui concerne la décentralisation de la
Biennale, « je suis pour, car cela permettra de doter
les régions de certains infrastructures ».
MAMADOU ISSA TAPO : Gouverneur de la région de
Koulikoro, il a été l’un des rares Gouverneurs à
suivre la quasi-totalité de la compétition et à être
très près de sa troupe. Selon M. Tapo, ses espoirs
n’ont pas été comblés totalement quant à la
contribution des ressortissants de sa région résidant
en dehors de Koulikoro. « C’est vrai, nous remercions
beaucoup certaines personnes qui ont donné à hauteur
de souhait, mais dans la plupart des cas, là où on
s’attendait par exemple à 300000F, on n’a reçu que
100000F. Il a estimé que la mobilisation faite à
Bamako n’a pas payé. Mais malgré tout, nous sommes
parvenus à payer un orchestre moderne qui était le
plus délicat. La collecte faite a atteint 21 millions
F Cfa.
Le gouverneur a parlé aussi d’un aspect aussi
important qui défavorise sa région. Il s’agit du
découpage territorial. La région est trop éparpillée
et il est difficile de rassembler les cadres.
Enfin M. Tapo a dénoncé le traitement qui été réservé
aux Gouverneurs de régions. La faute incombe à la
commission nationale d’organisation qui devait le
prévoir.
COLONEL MAMADOU TOGOLA : Le gouverneur de la région
de Tombouctou est allé dans le même sens. Nous avons
l’impression que nous avons été utilisés comme des
citrons qu’on l’utilise pour s’en debarraser après.
Alors sans l’implication des Gouverneurs, la Biennale
n’aurait pas pu se tenir. « Nous n’avons même pas eu
droit au badge d’honneur, et en plus, aucune place ne
nous avait été réservée dans la salle.
Ce qui est
déplorable, on était ignoré» a martelé le gouverneur.
Je pense que cela est la faute de la commission
nationale d’organisation. Elle devait nous réserver
les conditions d’accueil dignes de notre rang. Nous
n’avons eu aucune considération de la part de cette
commission nationale, a-t-il ajouté.
Evoquant d’autres questions, il a remercié tous les
ressortissants et populations de Tombouctou d’avoir
déployé les moyens pour que la troupe régionale puisse
donner le meilleur d’elle-même.
La commission
d’organisation a pu mobiliser la somme de 42 millions
de nos francs. Ce qui a permis l’achat d’un orchestre
moderne. Le colonel Togola a parlé aussi des
difficultés rencontrées notamment la mobilisation des
sous. Il a émis le vœux de mobiliser désormais un
budget biennale.
Mamadi TOUNKARA, Envoyé spécial
12 septembre 2005.