La région de Sikasso s’est produite mardi soir dans la Cité des Balanzans toujours dans la salle des spectacles Tientiguiba Danté sous l’œil imperturbable du jury.
D’abord l’orchestre avec ses deux morceaux « La traite des enfants » et « L’autorité doit toujours accepter les critiques », a lancé deux messages forts adressés à nos gouvernants.
L’ensemble instrumental a chanté en senoufo une chanson relative à l’effritement des valeurs de solidarité. Plus de 40 personnes, garçons et filles accompagnés de tambours, tam-tams, balafons, calebasses perlées de cauris, kora, flûte et maracas. Un mélange savamment dosé de sons, de mouvements et de pas de danse.
La pièce de théâtre intitulée « Sal’au monde » décrit de façon criante et sans ambages la corruption d’un juge qui, en une heure s’est tapé sept millions de F CFA (2 millions de pots de vin pour libérer un homme accusé d’assassinat avec préméditation et 5 millions pour classer sans suite une affaire d’abus de confiance).
Egalité devant la loi
Mais le juge sera piégé par une dame pour être finalement arrêté. Moralité: nul n’est au-dessus de la loi.
Le chant de solo « finyè jugu », interprété par une voix authentiquement senoufo, a bénéficié d’une standing ovation.
Quant au chœur « baara » (le
travail) le message est principalement adressé aux jeunes oisifs. Message: il n’y a pas de sot métier mais de sottes gens.
Le ballet « muso bè sa a den nofè » retrace à travers rythmes percutants dans un agencement de mouvements, la mère qui tue un lion pour sauver son enfant.
Enfin la danse traditionnelle, sortie du profond terroir du Kénédougou, a émerveillé les uns et choqué les autres du fait de l’apparition sur la scène de jeunes filles aux seins nus et portant un petit pagne, évoluant aux sons du balafon, de la flûte et du sifflet.
Nul doute, Sikasso, de par sa prestation, a démontré sa capacité d’organisation, sa richesse culturelle et sa volonté de ravir les plus hautes places du classement.
Kalane Djibril et Daouda Coulibaly
08 septembre 2005.