Partager

Le week-end dernier, Sikasso, la capitale du Kénédougou a connu une animation particulière. En plus de la course cycliste qui a permis de déterminer l’ordre de passage des troupes des différentes régions, le stade Babemba a abrité la soirée culturelle de lancement de la biennale Sikasso 2010.

Malgré la grosse pluie qui s’est abattue en début de soirée sur la cité du Kénédougou, la population a tenu à être présente au stade Babemba pour être témoin du lancement de la biennale 2010. Cela augure d’un bon présage pendant la manifestation culturelle phare du pays qui aura lieu du 19 au 29 décembre 2010, à Sikasso. Pour cette soirée, les organisateurs avaient fait appel à des artistes qui font aujourd’hui l’unanimité auprès de la jeunesse malienne.

Ce sont : Master Soumi, Iba One, Abdoulaye Diabaté, Djénéba Kouyaté, lauréate de Toukagouna 2009. Ce fut aussi l’occasion de réserver une place de choix à la promotion de la musique traditionnelle du pays, à travers Seydou Bolon. Avant de lâcher les artistes sur la scène, les Sikassois qui ont été nombreux à faire le déplacement, ont eu droit à deux discours. Mamadou Issa Tapo, gouverneur de la région de Sikasso, a invité la population de Sikasso et tous les ressortissants de la région et les bonnes volontés à travers le pays, à se mobiliser pour la réussite de l’édition 2010 de la biennale artistique et culturelle que la capitale du Kénédougou s’apprête à abriter du 19 au 29 décembre 2010.

De son côté, Mohamed El Moctar, ministre de la culture, a mis l’accent sur l’importance de la manifestation. Depuis des années, chaque deux ans une capitale régionale du Mali reçoit toute la jeunesse culturelle du pays pour une communion pendant au moins deux semaines.

Pour abriter cette manifestation importante dans le calendrier culturel du pays, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, à la clôture de la biennale 2008 à Kayes, avait choisi Sikasso. Selon le ministre de la culture, ce choix témoigne de toute la confiance que le Président de la République place en la population de la région de Sikasso, notamment aux jeunes. Il a invité la commission régionale d’organisation à beaucoup plus d’ardeur pour que l’édition 2010 de la biennale à Sikasso soit une réussite sur tous les plans.

L’orchestre régional de Sikasso, plus connu sous le nom de « Kéné Star », fut le premier groupe à monter sur le podium pour faire danser le public qui avait pris d’assaut les gradins quelques heures avant. Avec moins de talents que leurs prédécesseurs qui ont amusé les Maliens et toute la sous région avec un morceau comme « Lala ni binéfou », les musiciens du « Kéné Star », ce soir là, ont fait la prouesse d’adapter une chanson du terroir bobo aux instruments modernes.

Mme Mariko Bakoro Sidibé, exécutrice du « Solo de chant » de la région de Sikasso lors de la biennale 2005 à Ségou, désormais pensionnaire du « Kéné Star », dans morceau bien enlevé, a convaincu les spectateurs de son talent qui n’attend qu’à être valorisé. Ce fut ensuite le tour de Master Soumi. Les connaisseurs du Rap malien sont convaincus que Master Soumi est le meilleur parolier du Rap malien. Et, ce talent a déjà été salué par un Tamani d’or, il y a quelques années. Son morceau dédié aux policiers maliens a été une des grandes attractions de la soirée. De son côté, Seydou Bolon, représentant des groupes traditionnels de la région à la soirée, est monté sur scène.

Accompagné d’un flûtiste, d’un joueur de tam-tam et d’une joueuse de « craignè » qui fait office de choriste, le bolon de Seydou Koné de Monzondougou Koni dans l’ex-arrondissement de Zantiébougou, a retenti dans le stade Bademba de Sikasso comme une invitation à nous retourner vers nos instruments traditionnels qui sont menacés de disparition.

Le temps de la grande réflexion sur l’avenir d’un certain nombre d’instruments traditionnels passé, Iba One, la coqueluche du Rap malien, monté sur scène a mis « le feu » au stade Babemba de Sikasso. Mais, il a été précédé par Djénéba Kouyaté, lauréate de Toukagouna 2009. N’eut été la grande expérience accumulée par l’artiste Abdoulaye Diabaté, son groupe risquait de jouer devant des gradins vides à moitié. Mais, Abdoulaye Diabaté dans un génie artistique, dans un semblant de « jam session », a mis à contribution Master Soumi, Iba One, Djénéba Kouyaté et Mme Mariko Bakoro Sidibé, pour maintenir les plus jeunes spectateurs qui étaient apparemment venus pour voir jouer Master Soumi et Iba One.

Assane Koné

Envoyé Spécial

12 Octobre 2010.