Partager

Depuis quelques semaines, le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) est confronté à la crise la plus grave de son histoire. Un Bicéphalisme flagrant existe entre le clan du président sortant Mamadou Sinsin Coulibaly et le groupe de Diadié dit Amadou Sankaré. Le premier a tenu son assemblée générale le 8 octobre 2020 et le second, le 26 septembre dernier. Chacun se réclame vainqueur. Et si l’Etat malien (les autorités de la transition) s’inspirait de l’exemple de la crise profonde de la Fédération Malienne de Football (Femafoot) pour résoudre la crise: dissoudre les deux bureaux, mettre un comité de normalisation pour organiser une élection transparente et acceptée par tous ?

L’affaire est portée depuis quelques jours par le camp Mamadou Sinsin Coulibaly devant les tribunaux  pour être tranchée.  Dors et déjà, il y a eu deux  reports sans délibération au niveau  du tribunal de  grande instance de la Commune IV  du District  de Bamako. Un  autre rendez-vous est programmé.  Le tribunal parviendra-t-il à donner  le verdict  entre les deux protagonistes? Possible. L’affaire sera-t-elle close pour de bon? L’on doute fort aussi.  Cependant,  une question taraude  l’esprit du citoyen lambda. C’est de savoir si  cette «guerre» judiciaire s’arrêtera  en si bon chemin  entre  deux  mastodontes  argentiers  du Mali qui se battent  certainement pour les privilèges  que  pour les places. L’Etat n’a-t-il  pas laissé glisser une patate chaude dans la main de la justice alors qu’il pouvait  régler la crise en s’assumant simplement?  En d’autre terme, il s’agit de dissoudre les deux bureaux pour mettre en place  un comité transitoire  qui sera chargé  de convoquer les élections  entre les membres de la faitière patronale pour  élire un président proprement. Cela devrait être le premier acte  fort  du Ministre  dont  le CNPM relève (le département de  l’Industrie et du Commerce et de la promotion des investissements qui délivre les licences industrielles et autres, etc.) après sa prise de fonction, après avoir  été briffé  par son secrétaire géénral lors de la passation de  service. Ce n’est  que partie remise.Il peut se rattraper. En  le faisant, il économisera le temps aux Maliens d’ajouter  cette crise des patrons du Mali à d’autres que  le pays est confronté depuis 2012. Il économisera aussi son temps  à autres  choses  que cette «guerre» de leadership. Le nouveau ministre de l’industrie et du commerce pourrait éviter que le CNPMse retrouve dans le même cas de figure que  la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT) dont la crise (la plus grave de son histoire)  est  allée jusqu’à quatre ans. De  justice  en justice, on  y parvenait à trouver  une porte de sortie. Le salut est venu de l’installation du CONOR  (Comité de Normalisation)  par l’Etat pour  organiser  les élections. Le président  de la transition Bah N’Daw pourrait instruire rapidement pour que  prenne  fin  cette crise  qui risque de s’ajouter aux problèmes auxquels l’Etat maline fait face depuis belles lurettes.

Hadama B. Fofana

Source: Le Républicain