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Modibo Cissé a passé sa vie dans le monde des finances et dans les hautes sphères du monde des affaires. Le teint clair, la démarche posée, l’œil perçant, ce banquier de 50 ans a, aux dires de ses proches, « une grande capacité d’écoute ». Il en a besoin au moment où il prend les commandes de la Banque de l’habitat du Mali, un poste qui est loin d’être un cadeau. Mais, l’homme apparemment a du répondant.

Titulaire d’un MBA en administration des affaires de l’Université de Liège (Belgique), d’un diplôme d’ingénieur commercial obtenu au HEC de la même ville et d’un certificat d’anglais de Eurocenter de Londres, entre autres, il n’est pas un inconnu dans la banque.
Jusqu’à sa nomination et à sa prise de fonction, il a été le directeur fondateur de la première et unique société malienne d’intermédiation boursière, une évolution normale dans la carrière de ce banquier qui a fait toute la sous-région pour former et renforcer les capacités des succursales de « La Méridien », là où il a passé la plus clair de sa carrière.

En effet, sa longue carrière bancaire a débuté en janvier 1986 à La Méridien BIAO-Mali, au poste de chef du service budget et gestion. La Méridien BIAO, il faut le savoir, était une banque enregistrée dans des îles off-shore et ayant des succursales dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Les responsables, la Middle International Bank, qui a pompé juste les ressources dans nos pays, a fait couler la BIAO, presque partout… excepté le Mali, où la Banque internationale pour l’Afrique de l’Ouest a pu geler leurs participations et répartir de bon pied.
Modibo Cissé est donc dans son milieu dans la situation de la BHM. En plus, il a gravi les échelons dans la banque, car, de chef de service budget et gestion, il a été successivement chef du service étranger, directeur des opérations, directeur de la comptabilité, directeur central des opérations, directeur des agences, directeur général adjoint.

Quand la BIAO a été transformée en Banque internationale pour le Mali (BIM-SA), Modibo Cissé a été nommé directeur financier. C’est de ce poste qu’il est parti créer la Société de gestion et d’intermédiation (SGI) spécialisée dans l’intermédiation boursière. Et c’est là-bas que le président de la République, ATT, est allé le chercher pour « sauver la BHM ».

« Il n’est pas un novice à la banque, affirme un proche. Il ne se fera pas non plus piéger, car il a eu à gérer tous les aspects de la banque ». En effet, Modibo Cissé, dans sa longue carrière bancaire, a organisé la direction des opérations et la direction administrative de la BIAO-Burundi par exemple, il a été, au Mali, responsable, entre autres, de la supervision des opérations internationales, du financement du commerce international, des moyens de paiement, du département des opérations domestiques, des caisses et traitements de chèques ; des transferts et encaissements dans la zone franc ; de la gestion de la trésorerie locale et extérieure de la banque ; de l’élaboration et du suivi du budget…

« Sur le papier, il est l’homme idéal, ajoute un agent de la BHM. Déjà, sa venue a donné du tonus aux travailleurs ».

Modibo Cissé a également enseigné à l’Ecole nationale d’administration de Bamako (ENA) la comptabilité analytique et la gestion financière.
Pour l’heure, il porte sur ses épaules les espoirs de tous les petits porteurs et autres bénéficiaires des logements qui continuent encore de faire la queue devant les guichets de la BHM.

Alexis Kalambry

3 juillet 2006