Depuis quelques années, la disponibilité de la ressource en eau pose problème. Le cycle implacable de sécheresses et l’explosion démographique ont eu des conséquences sur l’eau et son environnement.
Le débit du fleuve a drastiquement chuté, le couvert végétal s’est dangereusement appauvri, la faune aquatique s’est raréfiée. La dégradation des berges et l’ensablement du cours d’eau ont fini par dépeindre un tableau d’ensemble plutôt désolant.
Que faire ?
Le comité a d’abord passé a revue la forêt de structures chargées de la gestion de l’eau en République du Mali. Grâce à l’expertise avérée de Lamine Kéïta, ancien ministre de l’Hydraulique et président du comité de Bassin du Bani, les participants ont pu en délimiter les contours et déchiffrer leur fonction.
Il est ainsi apparu au cours des débats que le comité de Bassin du Bani ainsi que les autres comités sont créés par le code de l’eau. Ce qui implique que l’arrêté interministériel “portant création” du comité du Bani devait être relu et modifié.
Le code de l’eau a créé deux organes consultatifs le comité de Bassin et le conseil national de l’eau. Si la première structure a pour territoire l’eau, le conseil national a une compétence nationale.
La recherche d’une plus grande synergie entre les deux structures peut ouvrir de meilleures perspectives pour la gestion de l’eau.
C’est pourquoi les participants à la première réunion du comité de Bassin du Bani ont affirmé la nécessité d’une jonction entre le comité et le conseil pour une plus grande efficacité.
Un comité de bons offices, né de la crise entre population et administration des projets, s’attellera à aplanir les difficultés découlant de la gestion et de l’exploitation de l’eau.
A côté de ces structures existe aussi une direction nationale de l’Hydraulique et de l’Energie qui a pour mission l’élaboration et la mise en oeuvre de la politique nationale de l’eau. Donc une fonction de coordination de l’action de l’ensemble des intervenants dans le domaine de l’eau.
Dans les discussions générales, il est apparu la nécessité de préserver la qualité de l’eau. Le devoir de vigilance vis-à-vis des grands groupes industriels et miniers doit être de rigueur.
En effet, par leurs activités, ils contribuent à polluer l’eau du fleuve, notamment en y déversant des produits toxiques comme le cyanure.
Les élus locaux ont également été invités à poser les problèmes en eau de leur commune et à prévenir les conflits pouvant découler de la gestion de l’eau.
C’est pourquoi les élus à la base ont été confirmés dans leur rôle de vigile pour alerter les autorités en vue de prévenir toute situation conflictuelle.
Si Ségou a posé les balises d’une “gestion partagée des ressources en eau”, selon l’expression de Paul Coulibaly Directeur du Projet Moyen Bani, il reste à entreprendre une vigoureuse action de sensibilisation en direction des populations riveraines du bassin du Bani et des autres usagers.
Des actions d’information, de sensibilisation et de communication ont été arrêtées comme activité prioritaire d’ici la fin de l’année 2005.
C’est sans doute là le passage obligé pour conjurer les tensions et obtenir une large implication des populations dans la gestion de ce bien commun que constitue l’eau.
T.I
24 août 2005