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Depuis le dimanche dernier, des bandits de grand chemin, sans foi ni loi ont repris du service. On se rappelle qu’ils ont attaqué la délégation du département de l’Agriculture chargée de la supervision des criquets pèlerins dans les régions nord du pays. Par la même occasion, elle se rend compte de l’évolution de la situation agricole dans les localités sillonnées.

Cette attaque inattendue qui a eu lieu à Tédjarett s’est soldée par l’enlèvement de quinze élements de l’armée malienne.

TINZAWATEN APRES TEDJARETT

Comme si cela ne suffisait pas, ils ont récidivé le lundi, toujours dans le septentrion malien, précisement à Tinzawaten, en tendant une embuscade aux forces de sécurité en patrouille. Cette attaque était orientée sur le renfort envoyé au nord pour mieux assurer la sécurité des populations et de leurs biens.

Décidément, les bandits armés dépassent les limites du raisonnable. Au point qu’aujourd’hui on se demande au juste ce qu’ils veulent. Déjà, le nom de Ibrahim Bahanga est cité parmi ceux qui, pour des raisons inavouées, font feu de tout bois.

QUE VEUT AU JUSTE BAHANGA?

Rappelons que Ibrahim Bahanga, qui est berger, est un dissident de l’Alliance du 23 mai pour le changement et la démocratie. En d’autres circonstances, il est accusé d’avoir fait des victimes et doit être recherché depuis. On met ainsi à son actif la mort de deux douaniers et de plusieurs militaires dont le nombre atteindrait dix.

Aussi, d’un côté il y a l’inquiétude qui refait surface dans les rangs des populations, de l’autre, certaines personnes mal intentionnées donnent l’impression de se réjouïr de l’escalade de la violence dans le Nord-Mali. Qu’est-ce qu’ils peuvent y gagner? Ils se trompent car, le grand banditisme doit être l’affaire de tous, qu’ils soient au pouvoir ou à l’opposition, peu importe.

PRIVILEGIER L’INTERET SUPERIEUR DE LA NATION

A moins que le fait d’appartenir à l’opposition signifie être apatride. Au stade actuel du banditisme transfrontalier et de ses conséquences pour le Mali, il importe qu’il se développe une synergie entre les différentes composantes de la société s’inscrivant dans le cadre de l’intérêt de toute la nation.

En effet, ceux qui se battent pour le pouvoir, il arrivera un moment où ils seront aux affaires. Il faudra qu’à ce moment ils trouvent que les conditions sont propices au développement socio-économique harmonieux et durable. La personne humaine, on le lit dans la constitution, est sacrée et inviolable.

C’est pour cette raison que tous doivent se sentir concernés par le mal qui, d’ailleurs n’est pas l’apanage de notre seul pays. D’autres pays ayant frontière commune avec le Mali comme le Niger sont dans la même situation.

D’AUTRES REACTIONS ATTENDUES

En l’état actuel de l’insécurité dans le septentrion malien, la réaction des plus hautes autorités du pays est vivement attendue. On se rappelle qu’il y a déjà eu celle du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales qui a appelé les populations à la sérénité.

En amont et en aval de cette adresse du Général Kafougouna Koné, le porte-parole de l’Alliance du 23 mai, Hamadah Ag Abibi est intervenu à la télévision nationale pour rassurer l’opinion publique nationale que les membres de l’Alliance du 23 mai se désolidarisent de ces attaques.

Logiquement, après la signature de l’accord d’Alger, il devrait y avoir un minimum de temps de répit, mais comment se fait-il que les hostilités reprennent déjà?

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a lieu de tirer au clair cette situation avant qu’elle ne s’enlise.

Moussa SOW

29 août 2007.