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Face à l’incapacité des forces de sécurité à assurer leur quiétude, certaines populations de Kalabancoro ont constitué des groupes d’autodéfense devant organiser des rafles et neutraliser les malfrats qui rôdent dans leurs secteurs respectifs. Celles qui n’ont pas formé de groupes, ont fait emplettes d’armes à feu.

Il faut dire que depuis le début de l’hivernage, par la faute des malfaiteurs, l’air devient irrespirable à Kalabancoro. Des vols de motos sont perpétrés en plein jour. A tout moment de la journée, des bandits ont l’outrecuidance de pourchasser les motocyclistes.

Une fois arrivés à leur hauteur, ils les tiennent en respect avec une arme. Ceux qui refusent d’obtempérer sont menacés de mort. C’est la mésaventure qui est arrivée au jeune S. S. qui, de retour d’une soirée dansante, a été pris dans l’étau de deux brigands. Copieusement bastonné, il a été dépossédé de sa moto « Jakarta ».

Ecueils

Les victimes qui ont déposé des plaintes à la brigade de gendarmerie n’ont pas eu gain de cause, en raison, apprend-on, du manque de logistique pour les recherches. Pourtant, il suffit d’un peu de volonté et de savoir-faire pour que certains bandits soient mis aux arrêts.

Hélas, en dépit de l’installation de la brigade de gendarmerie, les attaques à main armée continuent comme si de rien n’était. A preuve, les pillages de boutiques, les attaques et les viols jusque dans des familles.

La dernière attaque retentissante remonte à la semaine dernière quand le domicile d’un ex-ministre de l’Economie et des Finances a été visité par des cabrioleurs.

Bref, l’insécurité prend des proportions on ne peut plus inquiétantes à Kalabancoro, qui compte 50 000 âmes pour une brigade de gendarmerie apparemment démunie.

En tout état de cause, les autorités préfectorales de Kati sont interpellées sur les dangers qu’il y a à laisser les populations se faire justice et par ricochet à transformer Kalabancoro en une sorte de « Far West ».

En croisant les bras, elles seront seuls comptables des éventuels débordements et autres règlements de compte sous prétexte de lutte contre le banditisme.

Amadou Sidibé

14 juillet 2005