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Selon un article paru lundi dans le quotidien algérois, Al Watan, et intitulé, « Les bandes frontalières, source de puissance des groupes armés », notre pays serait un bon fournisseur des trafiquants de tout acabit.

El Watan donne quelques exemples, dont celui d’Abderrazak El Para, celui-là même qui avait enlevé en Algérie fin 2003 début 2004 et détenu au nord du Mali 32 touristes allemands. Selon notre confrère, il a reçu pour leur libération 5 millions d’euros.

« Avec ce butin et la liberté d’action dont il bénéficiait au nord du Mali, il achète d’importantes quantités d’armes auprès de ses habituels fournisseurs.

Les révélations faites par le repenti, Oussama Abou Seif, mefti (exégète) de la phalange Tarek Ibn Ziad, (une phalange créée par El Para pour le rapt) le confirment. La première partie de l’armement est achetée, au nord du Mali, par Abderrazak El Para, en personne.

Il s’agit d’une dizaine de pistolets mitrailleurs kalachnikovs (PM/AK) coréens, sous emballage auprès d’un haut responsable de l’administration du Nord du Mali, au prix de 1000 euros la pièce et 22 autres PM/AK russes pliantes, une mitrailleuse et une Korinov, (auprès des tribus maliennes) pour l’équivalent de 450 000 DA (Ndrl : dinar algérien).

A Gao, c’est auprès d’un négociant d’armes de nationalité algéro-malienne que Abou Zeid va acheter en deux tranches, 15 PM/AK chinois et russes, 1 mortier de 82 mm, 20 000 cartouches, 10 roquettes pour RPG7 et une caisse de grenades offensives.

Deux autres cargaisons lui sont livrées par la suite par un autre marchand d’armes de Tombouctou, composées de 2 RPG2 avec 20 roquettes, 2 fusils mitrailleurs, 12 PM/AK chinois et irakiens, 1 Korinov, un lot de munitions, puis 25 roquettes pour RPG2, 11 000 cartouches, 2 pistolets automatiques Tokarev et 4000 cartouches pour mitrailleuse.

Auprès d’autres négociants d’armes, une soixantaine de Kalachnikovs a été achetée. 11 Toyota Station et un camion de type Man ont été également acquis à Kidal, ainsi qu’une vingtaine d’appareils téléphoniques Thuraya ».

Les précisions sont claires, et avec tout ce dont nous disposons dans le domaine du renseignement, difficile de faire croire qu’on ne soit au courant de rien.

Alexis Kalambry

21 Mai 2008