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Fin juin, Magassa qui venait d’arriver de France, avait chez lui, dans son sac 150 dollars US, 250.000Fcfa, une montre et un téléphone portable comme objets de valeur.

Faisant confiance à la clé de sa porte et à un environnement bruyant, le Malien de l’extérieur gardait donc toute cette fortune dans sa chambre, écartant toute idée de se faire voler.

Chaba et Sidiki, eux, ont le goût du bonheur mais n’ont aucune envie de travailler pour le satisfaire. C’est ainsi que se baladant, cette fois-ci, en plein jour dans le quartier Fadjiguila, il décidèrent de visiter une maison qui semblait quelque peu facile d’entrée.

Les deux maquignons tombèrent justement sur la chambre de Magassa : résultat, les 150 US, les 250.000Fcfa, la montre et le portable furent dérobés, le doigt dans le nez. La facilité avec laquelle ils opérèrent ne les incita pas à la prudence : le portable fut immédiatement vendu à un certain Badjan au marché de Médine.

Magassa déposa plainte au 3è arrondissement sans illusion et vaqua à ses affaires. Quelques jours passèrent et il sentit la nécessité d’avoir un portable. Il s’acheta un de neuf et prit la puce en promotion d’IKATEL, et à tout hasard, composa son ancien numéro.

Le receleur Badjan décrocha, tout heureux qu’on l’appelât sur son portable en ces temps où les crédits sont rares ou mieux gérés.

Sans se douter aucunement de l’identité de son appelant, Badjan indiqua l’endroit où il se trouvait, poussant même la « gentillesse » jusqu’à préciser certains détails tels que les habits qu’il portait ce jour.

Notre Malien de l’extérieur n’eût aucune peine à retrouver Badjan détenteur de son ancienne puce et mieux, à l’arrivée, il reconnut son portable dans les mains du jeune homme : il mordait ainsi à l’hameçon qu’on lui tendait.

Alertés, les éléments du 3è arrondissement mirent immédiatement la main sur Badjan qui ne se fit pas prier pour révéler, non seulement que Chaba Diakité et Sidiki Karambé sont les deux personnes qui lui ont vendu le portable mais aussi qu’il était prêt à conduire les agents au domicile des deux complices.

Les deux compères n’ont pas attendu longtemps pour reconnaître avoir vendu le portable à Badjan mais nièrent l’avoir volé. Toutefois la perquisition à leur domicile trahit leurs propos : le sac, la montre de Magassa, un téléviseur plus des bijoux et une somme d’argent étaient là pour démontrer le contraire de leurs affirmations.

Badjan, lui, jurait ne pas connaître Chaba et Sidiki, mais comment a-t-il pu conduire les policiers à leur domicile ?

HAIDARA ML

09 août 2005