Depuis quelques jours, des pétitions appelant les citoyens de Banankabougou à boycotter les élections législatives, circulent au marché du quartier. Les populations ont fait de l’assainissement du quartier, transformé en zone de décharge, un préalable à leur participation aux législatives de juillet prochain.
Après avoir dénoncé et saisi en vain le ministre de l’Environnement contre ce qu’elle appelle le scandale environnemental à Banankabougou, l’Association de développement de ce quartier de la Commune VI du district vient de brandir une arme « redoutable », celle de la désobéissance civile pour exiger l’assainissement du cadre de vie.
En effet, le vaste espace situé entre le lycée Ibrahima Ly, la mosquée et le marché de Banankabougou est transformé en zone de décharge. Un vrai capharnaüm où pullulent mouches, moustiques, cafards, fous, odeurs nauséabondes, etc.
Dans une lettre adressée à Nancoma Kéita, alors ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, l’Association dénonçait la passivité des autorités face à ce problème de santé publique. « Une bonne partie du quartier est transformée en zone de décharge. Malgré toutes les démarches entreprises (rencontres avec le maire de la Communes VI, direction nationale de l’assainissement), des ONG locales avec la complicité de la Commune continuent de déverser à travers charrettes et pousses-pousses leurs poubelles pratiquement dans les concessions », soulignait la correspondance.
Aux dires du président de l’Association, Diaby Dembélé, « à plusieurs reprises, des bagarres ont éclaté et le pire fut chaque fois évité de justesse. En effet, les citoyens ne peuvent admettre que les saletés ramassées de partout soient déposées dans leurs concessions au motif qu’il n’existe pas de décharge en Commune VI. La situation est donc explosive dans le quartier. Les enfants sont menacés sur le plan sanitaire car l’air est irrespirable dans toute la zone ».
Si les autorités communales bottent en touche, en accusant la mairie du district qui a loti cette zone, les populations ne comprennent pas l’indifférence de certains responsables qui vivent non loin de ces ordures. Le ministre de l’Environnement lui-même loge à 200 mètres de là, le jeune député Me Demba Traoré est à deux carrefours de la zone pour ne citer que ceux-ci. « La situation est grave sur le terrain », affirme M. Dembélé qui interpelle de nouveau les autorités.
En attendant, les jeunes viennent de lancer une pétition du genre « assainissement contre vote ». Ces pétitions et tracts sont distribués surtout aux femmes au marché pour les inviter à boycotter les élections législatives, histoire de contraindre les candidats aux législatives de la Commune VI et les autorités à satisfaire leur doléance avant le 1er juillet, date du 1er tour de l’élection des députés.
Sidiki Y. Dembélé
30 mai 2007.