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Il s’agit de l’un des plus importants projets routiers jamais réalisés dans notre pays. Les travaux ont été officiellement lancés hier.C’était l’euphorie totale hier à Ségou, la capitale des balanzans. La place publique de la ville était noire de monde pour une cause bien justifiée. La mobilisation était en effet à la hauteur de l’événement historique : le lancement officiel des travaux de construction de l’autoroute qui va relier la capitale à Ségou. Il y a juste un mois, le 27 septembre, notre pays et la Chine signaient les documents relatifs à l’accord-cadre portant sur le projet de construction de l’autoroute Bamako-Ségou. Par cet accord, la Chine met à la disposition du Mali un prêt préférentiel équivalant à environ 75 milliards de Fcfa, pour lui permettre de réaliser l’un de ses projets majeurs en matière d’infrastructures routières.

jpg_autoroute.jpg Dans 64 mois, les usagers de la route Bamako-Ségou pourront rouler sur une autoroute. Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a procédé au lancement des travaux de cette gigantesque infrastructure de transport. L’événement s’est déroulé en présence du Premier ministre Modibo Sidibé, des membres du gouvernement, de l’ambassadeur de Chine au Mali Zhang Guoqing, des autorités politiques et administratives de Ségou. D’un coût total de 182 milliards de Fcfa, l’autoroute Bamako-Ségou sera réalisée en deux phases. La première phase dont l’accord de prêt a été signé le 27 septembre dernier va coûter 75 milliards de Fcfa pour un délai d’exécution de 22 mois. Quatre mois seront consacrés aux études techniques.

Quant à la deuxième phase, elle va coûter environ 107 milliards de Fcfa pour un délai d’exécution de 42 mois. Le financement est assuré par le gouvernement chinois avec la participation de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). La future autoroute d’une longueur totale de 227 km comprendra une chaussée de deux fois deux voies de 3,5 m de large chacune, un terre-plein central de 10 à 17 m, une bande d’arrêt d’urgence de 2,30 m de part et d’autre.

L’ensemble sera revêtu en béton bitumineux d’une épaisseur de 7 cm. La route comprendra également 12 ouvrages d’art dont 10 ponts et un échangeur qui sera construit au carrefour de Markala. Les travaux seront exécutés par la Société nationale chinoise des travaux de ponts et chaussées. Le démarrage effectif des travaux est prévu pour mars 2011.

3000 véhicules par jour en 2015 .

Il faut rappeler que l’actuelle route Bamako-Ségou mise en service en 1979 pour une durée de vie de 20 ans a subi progressivement de dégradations structurelles importantes dues à l’usure normale depuis plus d’une dizaine d’années. En dépit de l’entretien courant dont elle bénéficie chaque année, cette route ne peut plus supporter le trafic qui selon les estimations, passera à 3000 véhicules par jour à l’horizon 2015.

D’où la nécessité de sa reconstruction pour éviter une rupture du trafic avec toutes ses conséquences sur notre économie. Pour le ministre de l’Équipement et de Transports, la réalisation de ce projet, vivement attendue par les populations, permettra de réduire les encombrements aux entrées et sorties de Bamako sur sa rive droite du fleuve Niger.

Il permettra aussi d’assurer une meilleure fluidité du transport entre le District de Bamako et la Région de Ségou ainsi qu’avec les régions du centre et du nord du pays. Le projet favorisera naturellement le développement socio-économique desdites régions et réduira le coût de transport et le risque d’accident de la circulation. Et permettra d’améliorer le cadre de vie des populations.

Ahmed Diane Séméga a par ailleurs indiqué que les réalisations faites pendant le quinquennat 2002-2007 en terme de linéaire de routes aménagées est de l’ordre d’une fois et demi, l’ensemble de la réalisation de la décennie 1992-2002 et correspond à 80% de linéaire de routes construites dans notre pays en 30 ans sur la période 1972-2002.

Le ministre Ahmed Diane Séméga a aussi souligné que les investissements cumulés dans le domaine routier, hors entretien courant, pendant les 15 dernières années ont été de l’ordre de 489 milliards de Fcfa. Plus de 75% de ce montant ont été investis pendant le quinquennat 2002-2007. Tandis que les 25% restants l’ont été pendant la décennie 1992-2002.

50 ans de coopération

Un fait marquant : cet événement se déroule le jour même du cinquantenaire de la signature de l’accord d’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Mali, le 25 octobre 1960. Une occasion pour l’ambassadeur de Chine de magnifier l’excellence de la coopération existant entre nos deux pays. Le président de la République a abondé dans le même sens que le diplomate chinois, tout en remerciant le gouvernement chinois pour son appui sans cesse croissant dans le cadre du développement économique et social de notre pays. « Le développement du Mali porte la marque indélébile de la Chine », a- commenté le président de la République, Amadou Toumani Touré, avant d’énumérer quelques unes des nombreuses réalisations faites par la Chine dans notre pays.

Au nombre des réalisations récentes figurent le troisième pont de Bamako, les 10 maisons pour femmes et enfants à travers tout le pays, l’hôpital du Mali. Le président Amadou Toumani Touré a surtout insisté sur l’importance que cette route va jouer dans le développement économique et social de notre pays tout en faisant de la Région de Ségou un pôle de développement.

Le président Touré a, par ailleurs, rappelé que le projet s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une autoroute régionale qui va relier Bamako à Bobo Dioulasso en passant par Ségou, Bla, Koutiala et Faramana. Le chef de l’État a enfin appelé les populations riveraines à faciliter le travail de l’entreprise chargée des travaux.

Envoyés spéciaux

Be. COULIBALY

H. KOUYATÉ

Essor du 26 Octobre 2010.