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Le PDG du Grand grenier du bonheur (GGB) Bakoré Sylla et celui du Grand Distributeur Céréalier au Mali (GDCM), Modibo Kéïta, les deux plus grands importateurs du riz de notre pays, ont rencontré, le jeudi après-midi, à la CCIM, les commerçants détaillants pour leur expliquer le contexte actuel d’importation de ce produit de première nécessité, mais aussi faire cas des efforts qu’ils ont consentis pour que le prix ne soit pas excessif pour les consommateurs.

Visiblement très remonté contre certaines informations l’accusant de ne pas respecter les prix annoncés et contre les pressions excessives de la part de certains hauts responsables, le PDG du Grand Grenier du Bonheur a fait part des efforts que sa société consent pour approvisionner le pays entier et à un coût supportable. Dans un français approximatif, mais avec le franc-parler qu’on lui connaît Bakoré Sylla a affirmé qu’il n’y aura aucune rupture dans l’approvisionnement correct du pays en céréales.

Actuellement, GGB dispose, dans ses magasins, d’un stock de 35 000 tonnes de riz sans compter les commandes en cours d’acheminement. De nos jours, le prix pratiqué par GGB aux détaillants va de 235 FCA le kilogramme pour le riz japonais, à 240 F CFA pour le pakistanais, à 245 le riz vietnamien, à 265 et 285 FCFA pour les riz lux comme le gambiaka et le riz parfumé. A ces prix de cession, Bakoré Sylla a demandé aux détaillants d’ajouter leur marge de bénéfice 15 F par kilo. En somme, sur les différents marchés, le prix du riz doit varier de 250 à 300 F le kilo.

Le PDG de GGB d’ajouter que ce prix n’est pas excessif. En effet, le gouvernement a accordé des exonérations et sa société et celle de Modibo Kéïta, ont accepté de réduire leur marge de bénéfice. Grâce à ces efforts, ce prix est le plus bas de la sous région. Une information confirmée par le député Cheickna Hamalla Bathily. Selon lui, lors d’une récente session des parlementaires de la CEDEAO, il y a eu des échanges avec ses homologues de certains pays sur le prix de des céréales.

De même, les prix collectés en fin juin par l’Observatoire du marché agricole révélaient également que le riz était moins cher au Mali que dans beaucoup de pays voisins, même ceux qui ont accès à la mer où le kilo atteignait 350 F CFA. Or, précise Bakoré Sylla, les frais d’approche d’une tonne de riz du port à Bamako sont de l’ordre de 40 000 FCFA et ceux de Bamako à Kidal doublent presque ce montant.

Pour que les prix ne prennent pas l’ascenseur, Bakoré a demandé à ce que l’Etat maintiennent les facilités d’exonération. Dans le cas contraire, les prix vont inévitablement flamber sans compter que sur le marché mondial le prix du riz a augmenté à cause de la hausse des prix des hydrocarbures et consécutivement celle des frais d’approche.

« Il est impossible de consentir une nouvelle baisse sur le prix du riz, le Mali ne peut rien pour le prix du marché mondial. Donc, je peux dire qu’il n’y a pas de crise, ni de flambée. Nous, on ne cherche que le minimum. Chaque fois, on nous appelle pour réduire le prix, nous nous avons atteint nos limites. Bon Dieu, on ne peut pas faire le commerce pour perdre et pour faire plaisir à quelqu’un. Il faut que la bonne information soit donnée aux gens. Que la tranquillité soit maintenue dans le pays » a martelé Bakoré.

En tout cas, ce partenariat entre grossistes et détaillants a été apprécié à sa juste valeur par le président du Groupement des commerçants détaillants du Mali, Hama Abba Cissé.

Youssouf Camara

16 juillet 2007.