Mercredi dernier, par rapport à la baisse des prix des 107 médicaments en Dénomination commune internationale (DCI) de la liste nationale des médicaments essentiels dans le secteur pharmaceutique privé, la ministre de la santé Mme Maïga Zéïnab Mint Youba est intervenu sur les antennes de l’Office de la Radio diffusion et Télévision du Mali (Ortm).
Essentielle pour les populations maliennes, cette initiative rentre dans le cadre de l’amélioration de l’accessibilité financière des médicaments au Mali ; les 107 médicaments essentiels concernés par la décision gouvernementale couvrent environ 80% des pathologies fréquemment rencontrées dans notre pays.
Ainsi, vendredi, à Koulouba, une conférence de presse organisée par les services techniques et de contrôle du département de la santé et les responsables des différents ordres professionnels de la santé a eu lieu.
Dr Minkaïla Maïga directeur de la pharmacie et du médicament (Dpm), Dr Cissé Djita Dème présidente de l’ordre national des pharmaciens, Dr Cheick Oumar Dia du Syndicat des pharmaciens, Dr Yatassaye Aïcha Guindo directrice générale de la PPM, Pr Alhousséïni Ag Mohamed président de l’ordre national des médecins étaient présents.
En 2003, autorités maliennes ont pris la décision de réduire le prix des médicaments essentiels à la Pharmacie populaire du Mali (PPM), ainsi que dans les autres pharmacies et établissements sanitaires publics.
Nombreux produits de la liste nationale étaient concernés par cette baisse qui selon les médicaments, était comprise entre 3 et 64%.
Cependant, l’effet escompté n’a pas eu lieu, car certains acteurs de la chaîne de soins, notamment les pharmaciens des officines privées, n’étaient pas liés par la décision.
Il s’est alors avéré nécessaire, d’engager le secteur pharmaceutique privé dans la même voie.
Ainsi, décision a été prise par le gouvernement, de réduire de plus 31%, les prix de 107 DCI de la liste nationale des médicaments essentiels dans de secteur privé.
Les prix de certains médicaments, ont été réduits de plus 60% voire 74%.
Cette décision, saluée par les conférenciers, vise en plus de la baisse, une uniformisation des prix des médicaments concernés dans les différentes localités du pays.
Mesures d’accompagnement ainsi qu’une large information des pharmaciens privés sont nécessaires à la mise en application de cette décision.
Nécessité de disposer de temps jusqu’au moins en fin février, afin d’informer pharmaciens et permettre une bonne mise en application de la décision, a été soulignée par Dr Minkala Maïga directeur de la Pharmacie et du médicament (DPM).
Engagement de l’état afin d’endiguer la concurrence déloyale que constituent les médicaments de la rue, a été souhaité par la présidente de l’ordre national des pharmaciens.
Egalement, la disparité des prix des médicaments essentiels, a été dénoncée par le syndicat des pharmaciens.
Ces prix, selon eux, sont fixés ailleurs que chez le pharmacien qui se trouve au bout de la chaîne de distribution.
Selon le Dr Yatassaye, la disparité des prix des médicaments essentiels, est liée aux différentes sources d’approvisionnements.
Médicaments de spécialité sont brevetés et proviennent de la même source d’approvisionnement et sont donc cédés au même prix.
Pour le syndicat des pharmaciens, afin que la baisse du prix des 107 médicaments essentiels, constitue un manque à gagner pour les officines pharmaceutiques privées, il faut tenir compte des stocks disponibles, des commandes antérieures à la décision ainsi que des prescriptions des médecins.
Liberté de choix laissée aux médecins en matière de prescriptions avec les diagrammes thérapeutiques axés sur les DCI mis à la disposition des médecins dans les centres de santé communautaires, a été rappelée par Mr Ag Mohamed.
30 janvier 2006.