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Malgré la peur éprouvée par les voisins et les locataires, qui ne cessaient de se plaindre, le chasseur, qui vit à Bamako-Coura, n’a pas accepté de déloger ses bêtes. Il les trouvait inoffensives et soigneusement gardées.

Le chasseur n’avait cru, un seul instant, que l’atmosphère d’entente cordiale et de bonne cohabitation entre ses pitons et leurs voisins immédiats pouvait dégénérer. C’est ce qui arriva une nuit fatidique de la mi-juillet.

Les reptiles ont réussi à se soustraire du grillage.
Sortis de leurs logis, l’un s’était retrouvé dans le poulailler d’une concession environnante.

Il a dévoré deux poulets. Le second est resté dehors semant une panique générale. Sous la clameur publique, il a terminé sa course dans un puits abandonné.

Le chasseur alerté est venu au secours de ses bêtes, accompagné de son « apprenti chasseur ». « L’apprenti chasseur », le corps en gris-gris s’est emparé du boa du poulailler sans grande difficulté, tandis que son chef, lui aussi couvert de talismans est descendu dans le puits.

Il réussit à son tour à extraire l’autre piton du précipice.
Les résidents du quartier, remontés contre le chasseur, l’ont invité à emporter ses bêtes et les garder loin des populations.

Mais le chasseur ne veut rien entendre pour l’instant. Il dit à qui veut l’entendre que sa maison lui appartient et qu’il est libre d’en user comme bon lui semble.

Abdrahamane Dicko

03 août 2005