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Du 14 au 17 juin 2007, notre capitale Bamako abrite un salon de bande dessinée. Ce salon aura pour cadre le centre culturel français et le Mémorial Modibo Kéïta. Organisé sous l’égide de l’association “Esquisse”, au centre de ce salon, il y aura diverses activités thématiques dont des conférences, des ateliers, des expositions et des visites sur plusieurs sites.

En prélude à l’évènement, les organisateurs ont animé une conférence- débats dans l’après midi du mercredi 13 juin 2007, au centre culturel français. C’était autour du thème : “la problématique de l’édition de la bande dessinée en Afrique”.

Pour débattre de ce thème, en face du public, il y a avait quelques auteurs venus du continent : Simon Pierre et Chiristophe Gallé Edmonsa, tous deux de nationalité camerounaise, Tounkara Massiré, un Malien, sylvestre Koné venu du Burkina Faso, Samba Cissé du Sénégal, Maxime Aka Mendosa de la République de Côte d’Ivoire et Georges Foly, coordinateur de ce salon.

A en croire les principaux conférenciers, c’est parce que la bande dessinée est aujourd’hui le parent pauvre de tous les autres arts qu’ils ont pris conscience de l’opportunité de cette rencontre qui arrive comme une seconde édition après une première organisée dans notre pays en 2002. Rencontre d’échanges et de partage d’expériences, ce salon devra amener les auteurs de bandes dessinées à se concerter pour essayer de sortir le secteur de l’ornière.

En effet, dira un des conférenciers, actuellement, les auteurs africains de la bande dessinée vivent dans des conditions extrêmement difficiles du fait qu’ils n’arrivent pas à vivre de leur métier. Il n’y a pas de maisons d’édition pour assurer la promotion de cet art s’accordent à dire les principaux conférenciers pour qui ceci explique aussi que de nos jours plusieurs projets sur le secteur dorment dans les tiroirs.

Cependant, selon Samba Cissé qui a eu la chance de fouler le sol français où il trouve bien son compte dans l’exercice du métier, si en Afrique tous les auteurs tirent le diable par la queue, en Europe on arrive à trouver une porte de sortie par le bénéfice de quelques contrats qui pourrait être tirés à gauche et à droite.

Toutefois, l’auteur sénégalais demeure convaincu que la tâche n’est pas facile à cause de la réticence des structures qui peuvent être des partenaires. Comment renverser la tendance pour permettre à ce que les africains vivent de ce métier?

Le manque d’organisation expliquant beaucoup dans cet état de fait que connaît tous les auteurs du continent, il appartient maintenant à eux de s’organiser pour enfin prétendre avoir le bout du tunnel. On semble avoir pris conscience de cela et l’organisation de ce salon de Bamako devra être considérée comme le signe d’un nouveau départ.

La conférence-débats a été marquée par ailleurs par le témoignage de l’auteur ivoirien Maxime Aka Mendosa. Ce dernier a mis cette rencontre à profit pour parler d’une expérience très bien réussie chez lui en Côte d’Ivoire avec la création d’un organe uniquement consacré à cet art.

Le journal appelé “Biche” s’est imposé dans un public très friand de sa lecture. De sources, dans le travail, ces acteurs qui ont en main ce projet l’ont transformé presque en véritable entreprise avec à l’actif un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de F CFA. A côté de cette expérience, il faut aussi dire qu’il y a dans certains pays, la presse écrite qui offre des fois une tribune à certains qui exercent le métier.

En effet, a reconnu un des conférenciers, la presse, à travers les illustrations, offre la chance aux auteurs de la bande dessinée de pouvoir s’exprimer leur permettant par ricochet de gagner aussi leur vie par ce travail. C’est le cas au Mali (même si c’est un exemple rare) où un organe satirique qu’on se fera le devoir de taire, se donne la liberté et la permission de faire la caricature du chef de l’Etat et de son chef du gouvernement ou de tous ceux qui peuvent les entourer. C’est une question de courage, est-on tenté de dire souvent.

Laya DIARRA

15 juin 2007.