De nos jours, d’énormes défis se posent au Mali sur le plan de la préservation de ses ressources naturelles. Aussi, seules des réformes structurelles profondes permettraient de remédier aux difficultés actuelles liées au domaine de l’environnement. Il faut des mesures efficaces de protection de l’environnement et des solutions durables à la pauvreté des populations qui, dans la plupart des cas, ne possèdent que les ressources naturelles comme alternatives.
Les solutions nationales se trouvent dans la mise en œuvre de la Politique Nationale de Protection de l’Environnement (PNPE) adoptée en Août 1998 et assortie d’un Plan National d’Actions Environnementales (PNAE) comprenant 9 Programmes d’Actions Nations traversaux (PAN). Cette politique constitue le cadre d’orientation pour une gestion et une planification environnementale efficace et durable, en ce sens qu’elle permettra la préservation des ressources environnementales et la réduction de la pauvreté.
Concernant la gestion des ressources naturelles, la mise en œuvre du CSCRP est intervenue en 2007 dans un contexte marqué par les progrès enregistrés en matière de revue de la Politique nationale de mise en œuvre du Plan d’action de Politique Nationale des Zones Humides. La relecture de la Politique Forestière Nationale et sa soumission prochaine au Gouvernement sont en cours de finalisation.
De même, la formulation des axes de gestion durable du delta intérieur du Niger est effective. Dans le cadre du transfert de compétences et de ressources en matière de gestion des ressources naturelles, on note avec satisfaction l’élaboration d’un certain nombre d’avant-projets de textes réglementaires :
– l’avant-projet du Décret portant Transfert de compétences et des ressources en matière de gestion des ressources forestières et fauniques ;
– celui de l’Arrêté portant création et fonctionnement du service communal de gestion des ressources forestières et fauniques ; le protocole de gestion forestière ;
-le contrat d’exploitation du domaine d’intervention en forêt classée des villages.
Le processus de création des cadres de concertations aux niveaux national, régional et local, appuyés par l’élaboration, la validation et la diffusion d’un Guide explicatif des textes législatifs et règlementaires est en cours de finalisation : ce Guide sera traduit dans les langues nationales.
Sur le plan local, en l’absence d’un transfert effectif des ressources et des compétences en matière de gestion des ressources forestières et fauniques, les populations développent aujourd’hui des initiatives de conventions locales à l’échelle des villages, des communes et cercles, par la mise en place de Brigades de surveillance, des mesures de mise en défense, la gestion quotidienne des conflits, la règlementation de la coupe du bois…
Cependant, en dépit des progrès, beaucoup reste encore à faire, puisque certains textes législatifs attendent d’être mis en cohérence avec la législation environnementale (LOA, Charte Pastorale, Code de l’Eau, Code domanial et foncier, etc). Certains programmes nationaux d’actions environnementaux, en marche dans des Ministères sectoriels, ne sont pas suivis et évalués. La PNAE n’a pas réussi à s’intégrer suffisamment dans les grands programmes et plans majeurs de développement du pays : CSLP, PDES…
Les PAR/PAL semblent forcer la maturation de certaines structures de concertation régionales et locales, sans qu’elles soient encore prêtes à s’assurer. Ceci est dû à l’absence de certains indicateurs de performance du programme. On peut alors admettre que le Mali est confronté à d’énormes défis dans la préservation de ses ressources naturelles. Seules des réformes structurelles profondes permettront alors de remédier aux difficultés actuelles rencontrées dans le domaine de l’environnement.
Pour relever ces défis, il importe de prendre des mesures efficaces de protection de l’ environnement et des solutions susceptibles de promouvoir le développement durable en faveur de réduction de la pauvreté des populations qui, dans la plupart des cas n’ont que les ressources naturelles comme alternatives.
Les mesures qui s’imposent en la matière : entre autres :
– rendre plus opérationnel le dispositif de collecte des données ;
– rendre plus fonctionnels les organes institutionnels de gestion des questions environnementales ;
– mobiliser les ressources financières nécessaires, en tenant compte des dispositions de la décentralisation et des défis actuels de transfert de responsabilité de gestion des ressources naturelles.
Bakoroba COULIBALY
16 Avril 2010.