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Un militaire blessé, deux femmes enceintes et trois enfants souffrant de traumatisme, admis à l’hôpital. Voilà le bilan de l’attaque à l’arme lourde dont la ville de Gao a été la cible ce lundi 7 octobre 2013.

Quatre roquettes sont tombées sur la ville très tôt le lundi matin.
Trois de ces engins ont explosé dans le quartier administratif de Château et sur la route joignant l’aéroport à la ville, deux zones de concentration militaire.

Vingt-quatre heures après cette attaque armée, des zones d’ombres persistent. Seules certitudes: un militaire touareg de l’armée nationale a été blessé. Il a été évacué sur Bamako par la force Serval. Parmi les victimes, on dénombre également deux femmes en état de grossesse et trois enfants atteints de traumatisme. Ces derniers ont été admis à l’hôpital régional de Gao.

Qui se cache derrière ces opérations ? Au ministère de la défense et des anciens combattants, on se borne à dire que les auteurs seraient «des terroristes présumés». Si «le bon comportement des populations» a jusqu’ici été salué, dans un communiqué le ministre Soumeylou Boubèye Maïga les invite à «garder leur calme et surtout à partager les informations avec les personnels des forces armées et de sécurité afin d’aider à traquer l’ennemi sous toutes ses formes».

D’où provenaient les obus ? Quelles sont les motivations des auteurs ?
Pour l’instant, aucune réponse n’est fournie à ces questions. Le dispositif militaire de la ville a été renforcé en collaboration avec les forces de l’opération française Serval et la Mission intégrée des nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma).

A Gao, des sources civiles sont catégoriques : les engins explosifs ont été lancés à partir de la commune rurale de Soni Ali Ber, située à une vingtaine de kilomètres de Gao-ville.

Ces attaques ont-elles un lien direct avec les attentats terroristes qui ont eu lieu à Kidal et à Tombouctou les 27 et 28 septembre dernier ?
Aucune certitudes. Cependant, il semble tout de même évident que ces différentes opérations visent à compromettre l’organisation des élections législatives dans le nord du pays, étape importante pour le retour à un processus politique normal dans notre patrie.

Ces élections sont fixées aux 24 novembre et 15 décembre 2013 (pour les 1er et second tour). Mais d’ors et déjà, le mouvement national de libération de l’Azawad (mnla, autre groupe armé) exige un report du scrutin en attendant un accord qu’il négocie avec le gouvernement.

Seydou Coulibaly

© AFRIBONE – Le 8 Octobre 2013