Arrivé à la magistrature suprême du pays à l’issue des
élections démocratiques de 2002, le président ATT s’est affirmé comme un rassembleur. Candidat indépendant, élu sans parti politique, il a su mener son jeu et regrouper tous les partis politiques autour de son projet de société. Ce programme renferme toutes les grandes préoccupations, en passant par l’école, la santé, les infrastructures routières, l’aménagement des plaines, le désenclavement intérieur et extérieur du pays, tout ce qui a trait à l’amélioration des conditions de vie des Maliennes et des Maliens.
Il fut aidé par des partis politiques regroupés en alliances au deuxième tour des élections présidentielles. Il s’agit des formations politiques de grande envergure telles que le RPM, le CNID, le MPR, le RDP plus une frange importante de l’ADEMA-PASJ. Cette élections du Général ATT qui a pris sa retraite anticipée et mettant fin ainsi à toutes ses obligations militaires fut salutaire. Puisque son prédécesseur Alpha Oumar Konaré n’est jamais parvenu à adhérer aussi massivement les autres formations politiques à son programme. Et pire, ses relations avec les autres composantes de la classe politique, étaient très tendues principalement le Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO).
CONSENSUS ET STABILITE POLITIQUE
Ces partis n’étaient pas d’accord avec sa façon de gérer les affaires publiques. C’est dans ces conditions que ATT a été élu à la tête du pays et cela a été un ouf de soulagement pour l’ensemble de la classe politique. Rares sont les hommes politiques qui ont protesté contre l’élection d’un candidat indépendant à la tête du pays. Ce qui veut dire que son arrivée a été acceptée.
Les différents gouvernements mis en place ont été formés par les représentants des différents partis politiques. Le consensus a été prôné par le Chef de l’Etat et il est arrivé à réunir les partis autour de lui. Et durant les quatre premières années de son mandat, nous avons assisté à une stabilité politique, une vision partagée par les acteurs de la vie politique, même si quelques fois il arrive que certains dénoncent ce consensus. En réponse aux détracteurs du consensus, le Chef de l’Etat avait laissé entendre que le consensus n’est pas une camisole de force.
LA FIN DE L’IDYLLE ENTRE ATT ET IBK
Mais au fur et à mesure que l’on s’approche de 2007, l’année où sera élu un président de la République, certains acteurs politiques commencent à sortir leur tête. C’est dans cette mouvance qu’a été célébré le cinquième anniversaire du Rassemblement Pour le Mali, la force politique la plus représentée à l’Assemblée Nationale. Lors de cette cérémonie, Ibrahim Boubacar Kéïta a parlé de ses rapports avec le président de la République.
Ces rapports sont marqués d’une part par la considération et le respect
mutuel.
D’autre part, IBK a dénoncé les traitements accordés au RPM et particulièrement à certains cadres de son parti. Il a laissé entendre qu’au moment venu, son parti va prendre toutes les responsabilités. Cette phrase d’IBK n’a laissé personne indifférent.
Est-ce à dire que son parti va faire démissionner ses cadres du gouvernement? Ce qui est évident, c’est que le RPM aura un candidat aux élections présidentielles. Est-ce bientôt la fin de l’idylle entre ATT et
IBK ?
En tout cas, tout laisse croire en cela en ce moment.
Mamadi TOUNKARA
6 juillet 2006