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Il doit être certainement écrit quelque part que le mandat présidentiel du français d’origine hongroise Nicolas Sarkozy et celui du malien Amadou Toumani Touré sont placés sous le signe des épreuves.

L’élection du premier a été accueillie par des scènes de violences à travers plusieurs villes françaises. ATT n’a, certes, pas eu droit à un tel « honneur « , mais en revanche son  » plébiscite  » avait été vigoureusement contesté par ses principaux adversaires politiques regroupés au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR). Il est vrai que la Cour constitutionnelle a tranché en faveur de sa réélection.

Cependant, on n’a pas besoin d’être un grand clerc pour comprendre que ses adversaires politiques, qui ont décidé d’inscrire leurs actions dans le cadre de la légalité, lui laisseront peu de temps pour savourer sa victoire sous les lambris dorés du palais de Koulouba. De fait, le glas a sonné pour le fameux consensus politique. ATT vient, enfin, d’avoir son opposition – cette fois-ci la vraie- qui ne va pas le laisser gérer la République à sa guise.

Plus grave encore, c’est l’imminence d’un embrasement du front social : l’UNTM n’a-t-elle pas déjà donné le ton à la faveur de la fête du 1er mai ? Sans compter l’impressionnant paquet de revendications catégorielles émanant notamment des enseignants, la bombe à retardement que constituent les dossiers des partants volontaires et des compressés.

Il y a fort à parier que la période de grâce pour ATT II sera des plus brèves. Pour ne rien arranger à ce tableau suffisamment préoccupant, voilà que le locataire de Koulouba vient de se faire rattraper par le dossier de Kidal avec les graves évènements de Tin- Zawaten soldés, selon certaines sources, par une dizaine de morts. Un vrai pied de nez aux Accords d’Alger par les bandits armés.

De son côté, le nouveau président français, en plus du brûlant dossier de l’immigration et des banlieues, pourrait être contraint à la cohabitation au cas probable où la gauche française sortirait vainqueur des législatives à venir. L’on peut affirmer sans risque de se tromper que le quinquennat des présidents français et malien ne sera pas une sinécure. Loin s’en faut.

Yaya Sidibé

15 mai 2007.