Me Vergès, la Maison d’édition Harmattan a cité quatre personnalités maliennes pour venir conforter à la barre les passages incriminés du livre “ATT-cratie” . Il s’agit de Ibrahim Boubacar Kéïta, Président de l’Assemblée Nationale du Mali, Moussa Balla Coulibaly, Président du Conseil Economique et social, et Président du Conseil National du Patronat malien ; Jeamille Bittar, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie et Amadou Boré, Président des architectes de l’ordre.
Me Vergès ajoute que l’harmattan a cité ces quatre personnalités sans les avoir consulté. Avant d’indiquer que c’est une manière singulière, “il y a une perversité dans ce témoignage“.
Il y a quelque chose de pervers, estime-t-il en effet. “Ou bien ces gens qui sont cités en qualité de témoin ne sont pour rien dans la rédaction du livre “ATT-cratie”, en ce moment on veut les compromettre ; ou bien ces gens là y sont pour quelque chose, estime l’avocat“.
De toute façon, ajoute Me Vergès, c’est un combat de gladiateurs africains qui se déroule en Europe devant un public Français.
Parlant du livre “ATT-cratie”, Me Jacques Vergès, entouré de ses deux confrères, a affirmé que depuis sa sortie, toutes sortes de Commentaires médiatiques ont été faites. Selon lui, dans ce “livret”, qu’il qualifie de “longue lettre anonyme“, des accusations les plus surprenantes, les plus scandaleuses et très précises sont portées contre des hommes politiques d’une manière anonyme.
“Quand on porte une telle accusation grave, dira-t-il, la moindre des choses c’est d’en prendre la responsabilité.
La seule voie qui s’offre à Saïdi Mohamed Jamal (NDLR entrepreneur immobilier et promoteur des Halles de Bamako) pour laver son honneur, c’est d’introduire devant les instances judiciaires du siège de la Maison d’édition une plainte en diffamation“. Le But de la plainte de Saïdi, a en croire ses avocats, est de faire condamner le diffamateur et exiger des dommages intérêts importants.
Ensuite, il s’agira pour eux de retrouver qui est l’auteur de ce pamphlet pour le clouer au pilori..
15 millions d’euros…
Dans ses prétentions financières, contenues dans la plainte introduite devant la 17e Chambre Correctionnelle de Paris, Saïdi Mohamed Jamal sollicite la condamnation de la Maison d’édition “Harmattan” à lui verser la bagatelle de 15 millions d’euros, ainsi que 100 euros par livre vendu au titre de dommages intérêts.
Pour Me Harouna Toureh, “ce montant n’est pas exagéré puisque l’honneur n’a pas de prix“.
Ensuite, ajouta-t-il, c’est un avertissement pour les diffamateurs professionnels. Et il est important que ce “Sphinx” soit aujourd’hui démasqué et puni. Quant à Me Jean Charles Tchicaya, il estime qu’il s’agit plutôt de faire en sorte que cesse cette manie pour certains à commettre des livres pour salir. “On ne devrait plus salir impunément des chefs d’État Africains”, souligne-t-il.
Selon lui, leur objectif à travers cette procédure judiciaire est de faire payer la Maison d’Édition Harmattan qui “spécule sur le scandale” et parvenir aussi à clouer au pilori le ou les auteurs du livre.
“Pour le moment, reconnaîtra-t-il, certaines questions restent encore pour nous un mystère“.
“Qui est l’auteur, qui sont les informateurs, nous n’en savons rien. Selon lui, les quatre personnalités maliennes qui ont été citées à témoigner sont soit des correspondants, soit des véritables témoins“.
Pour le nombre de livres mis en circulation ou vendu, Me Tchicaya admet avec amertume que “c’est l’éditeur qui sait combien de livres ont été vendus“.
“Actuellement, ajouta-t-il, nous ne pouvons pas vous dire le nombre de livres vendus. C’est à travers une procédure devant une juridiction qu’on le saura“.
Birama Fall
11 ja v 07