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e procès intenté contre L’Harmattan par Mohamed Saïdi, le PDG de la SICG sera ouvert demain mercredi, 17 janvier à Paris. Aucun des té­moins cités par cette prestigieuse maison d’édition n’a effectué le déplacement dans l’Hexagone. Le président de l’Assemblée natio­nale, Ibrahim Boubacar Kéïta, le président du Conseil économique, social et Culturel, Moussa Balla Coulibaly, le président de la Cham­bre de commerce et d’in­dustrie du Mali, Jeamille Bittar, le président de l’Ordre des architectes du Mali, Amadou Issa Bore se sont tous mon­trés ébahis par la cita­tion de leur nom comme témoins. Ce dernier avoue être surpris par une telle perversion : “je n’ai jamais connu Mohamed Saïdi. Je ne sais pas comment les Halles de Bamako ont été construites et je n’ai été dans ce lieu qu’une seule fois. En ma qua­lité de président de l’or­dre des architectes du Mali, je n’ai vu aucune trace des Halles dans les archives, pas la moindre information. En outre, concernant la BHM, je n’ai aucun rap­port. Je n’ai jamais fait une étude ni une exper­tise pour cette structure financière. J’ai donc été surpris de voir mon nom cité dans cette affaire “. Le président Amadou Issa Bore pense que quelqu’un veut le nuire et que c’est pourquoi, il est cité dans une affaire dont il ignore tout.

Je ne suis pas un homme politique. Je ne milite dans aucune for­mation politique. Je n’ai jamais obtenu un mar­ché gré à gré. Je sou­missionne normalement aux marchés. J’emporte certains et je perds d’autres. Je n’ai aucune relation familiale me per­mettant d’accéder à des marchés. Je ne com­prends donc pas pour­quoi, on veut me nuire. Je trouve que ce n’est pas sérieux, c’est vrai­ment ignoble” a déclaré Bore avant d’ajouter que : “j’ai de la famille, des amis, des parents et je suis président d’une or­ganisation respectable, me citer dans quelque chose que j’ignore, c’est vraiment porter atteinte à mon image, à mon honneur. Cela me cause un préjudice et je vais m’informer auprès des hommes de droit pour voir si je pourrais éven­tuellement porter plainte contre L’Harmattan“.

Apparemment affecté par cette situation au moment même où il est à la recherche d’un se­cond mandat à la tête de l’Ordre des architectes, Amadou Issa Bore est catégorique : “je ne té­moignerai jamais dans des affaires indignes de ce genre parce qu’on ne connaît pas l’auteur du livre ATT-cratie que j’ai bien lu“.

Amadou lssa Bore dirige l’ordre des architectes depuis 1992. Il a fait de brillan­tes études à Kharkov. Il a crée le cabinet d’ingénieur et d’architecture «Le Modulor CAI». Agé de 42 ans, Amadou Issa Bore a réa­lisé plusieurs projets no­tamment le nouveau siège de la Direction na­tionale de la géologie et des mines (en associa­tion avec un de ses con­frères) et le Centre d’entraînement sportif d’élite de Kabala. Précisons enfin que dans l’ouvrage ATT-cratie, Mohamed Sidi est peint comme étant un grand escroc de la République et qu’il use et abuse de ses re­lations avec le président de la République Ama­dou Toumani Touré dont il “loue une des villas luxueuses dans le quar­tier huppé de Bako-Djikoroni” pour enlever des marchés juteux. Il lui est également repro­ché d’avoir grugé la BMH à laquelle il doit 8 mil­liards de nos francs.

Mécontent de ces accusations, le patron de la SICG a constitué deux avocats du barreau de Paris notamment Jac­ques Vergés et Jean Charles Tchicaya ainsi qu’un conseil malien, Me Harouna Toureh pour dé­fendre son honneur et ré­clamer par la même oc­casion réparation du pré­judice causé : 1 million d’Euros et 100 Euros par livre vendu.

Aura t-il gain de cause ? L’issue du pro­cès dont la “mise en état” pour reprendre l’ex­pression de Vergés com­mence demain nous édi­fiera.

Chahana Takiou

16 janv 07