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« Moi, je suis soldat, pragmatique, je n’ai pas besoin des universitaires pour venir nous raconter des histoires. Je suis soldat, Choguel Maïga est ingénieur en télécommunications. Il n’a fait que l’URSS. Avec des idées simples que nous avons mises en application, nous avons eu des résultats satisfaisants. C’est le lieu de saluer le courage et la portée politique des projets de Choguel Maïga. Si je gagne la confiance du peuple, je soutiendrai de façon très claire nos entreprises. Même si le soutien est obscur, nous allons l’apporter aux entreprises« . Ces mots sont du président sortant, Amadou Toumani Touré. Il les a tenus dans la nuit du samedi 12 avril, au CICB, devant les opérateurs économiques qu’il a invités pour exposer ses propositions en faveur du monde des affaires.

Dans le cadre de sa campagne électorale, le candidat Amadou Toumani Touré a invité les opérateurs économiques, toutes tendances confondues (pro-Bittar et Djittèye) à venir écouter ses propositions en faveur du monde des affaires. C’était le jeudi 12 avril, aux environs de 21 heures, dans la salle de mille places du CICB.

Apparemment fatigué, le président sortant de retour du Mandé ce soir là est allé directement rencontrer les opérateurs économiques. Il était accompagné pour la circonstance de Choguel Maïga du MPR, Me Mountaga Tall du CNID, Ousmane Thiam du Mouvement Citoyen et plusieurs supporters du candidat. Le challenger d’ATT en 2002, Soumaïla Cissé de l’URD, le président de cette formation politique, Younoussi Touré et les chefs de certains partis lilliputiens ont également pris part à cette rencontre.

Elle s’est déroulée en deux étapes : la première a été consacrée à la projection d’un film d’une dizaine de minutes dans lequel, le patron des patrons, Moussa Balla Coulibaly, le président contesté de la CCIM, Jeamille Bittar et d’autres personnalités étrangères du Conseil présidentiel pour l’investissement (CPI) apportent un témoignage. Celui-ci concerne le bien fondé de la mise en place du CPI.

3La seconde étape a été l’exposé de celui qui entend rempiler. D’abord, il a affirmé que dans son Projet de Développement Economique et Social (PDES) une part belle est réservée au secteur privé. Il s’agit du développement des infrastructures, de la mise en place de dispositifs financiers en faveur des PME, de l’initiation et du soutien des projets porteurs, de l’élaboration et l’application d’une loi d’orientation du secteur privé.

«  J’ai beaucoup appris de vous, membres du Conseil présidentiel pour l’investissement. Si je suis réélu, nous allons nous retrouver et revoir les secteurs qui ne marchent pas. Malgré un environnement difficile caractérisé par l’augmentation du prix du pétrole, la crise en Côte d’Ivoire entre autres, nous avons pu obtenir une croissance qui atteint aujourd’hui 5,2%. Nous comptons l’étendre dans des conditions objectives à 7% » a promis ATT.

Il a ensuite fait miroiter à ses invités que s’il gagne la présidentielle, les banques dans lesquelles l’Etat est actionnaire financeront leurs activités : « Nos banques au lieu de financer l’économie préfèrent épargner leurs sous ailleurs. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. Nos banques feront ce que nous voulons. Les banques dans lesquelles nous sommes actionnaires majoritaires feront ce que nous voulons. Il faut qu’elles financent l’économie afin de créer l’emploi et la croissance« .

Le président sortant a également promis de financer les détaillants. Auparavant, il avait fait l’historique du financement des commerçants détaillants par certaines banques de la place. Avant de rendre hommage au ministre Choguel Maïga, artisan de la mise en route de ce financement.

A propos de ce financement, ATT a osé marteler haut et fort que « moi, je suis soldat, pragmatique, je n’ai pas besoin des universitaires pour venir nous raconter des histoires. Je suis soldat, Choguel Maïga est ingénieur en télécommunications. Il n’a fait que l’URSS. Avec des idées simples que nous avons mises en application, nous avons eu des résultats satisfaisants. C’est le lieu de saluer le courage et la portée politique des projets de Choguel Maïga. Si je gagne la confiance du peuple, je soutiendrai de façon très claire nos entreprises. Même si le soutien est obscur, nous allons l’apporter aux entreprises« .

En outre, le candidat natif de Mopti a laissé entendre qu’il mènera une politique énergétique permettant de baisser le prix de l’électricité et de fixer un prix industriel pour les usines.
Par ailleurs, il a désapprouvé la manière dont la Direction des Marchés Publics attribuent les marchés : « si nous sommes réélus, nous allons améliorer les procédures de passation des marchés publics en y introduisant des moyens de recours. Souvent, on nous amène en conseil des ministres des dossiers de passation de marchés pour nous dire de l’entériner. Nous ne comprenons rien parce que nous ne savons pas pourquoi Coulibaly a enlevé le marché au détriment de Maïga. Nous allons nous impliquer pour qu’il y ait plus de transparence dans ce domaine et les résultats seront mis sur Internet « .

Enfin, ATT a déclaré qu’après cinq ans d’exercice du pouvoir, il a appris à connaître les hommes honnêtes et intègres, les bons et les mauvais.
« Dans le prochain gouvernement que nous allons former, suite à mon éventuelle élection, nous ne garderons pas un cadre peu intègre dans l’attelage gouvernemental. Ce sera de la complaisance » a t-il conclu.

Chahana TAKIOU

16 avril 2007.