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En déplacement en cinquième région (Mopti) pour l’inauguration de cinq voies de raccordement, le président de la République, Amadou Toumani Touré, sans doute excédé par la multiplication des actes de bandistisme armé ces derniers jours, a, pour la première fois, adopté un ton de fermeté qui sied aux circonstances : «Nous n’accepterons plus de surenchère.

L’Accord d’Alger reste l’unique cadre de discussion et si nous sommes obligés de faire la guerre, nous la ferons».

La flambée des prix des denrées alimentaires, la crise scolaire et l’insécurité au Nord étaient les principales préoccupations qui revenaient dans les tous les discours des responsables politiques et administratifs des cercles visités par le président de la République.

Ceux-ci n’ont pas été déçus puisque ATT, sans s’écarter de la voie de la résolution de la crise au nord par les moyens pacifiques, leur a tenu un langage de fermeté.

Parlant de la situation au nord, le président ATT a déclaré que «s’il y a un problème qui ne me laisse pas dormir, c’est bien l’insécurité au nord». Les bandits armés, selon lui, n’ont pas d’objectifs avérés, mais plutôt des objectifs machiavéliques dans le seul but de diviser. «Nous devons dire non à leurs agissements».

S’adressant aux populations de Sofara, il dira que «ceux qui veulent se battre sont au nord mais garder le sens de la mesure ne veut pas dire nous ne faisons rien». Avant de souligner que la sécurité de notre pays n’est l’objet d’un débat politique.

Revenant sur le même problème à Tominian, ATT a déclaré qu’il a fait montre de patience et du sens de la mesure. «J’ai tout fais pour que ce problème trouve sa solution dans le cadre du dialogue, mais tout indique que certaines personnes ne l’entendent pas de cette oreille.

Si l’on nous impose la guerre nous la ferons, plus de 500 milliards pour le développement du Nord. On a presque tout essayé, y compris 40 forages déjà réalisés». Et ATT d’avertir qu’il ne laissera personne ajouter quelque chose aux accords d’Alger.

A Niono le discours du président de la République a été, on ne peut, plus clair. «Je me suis engagé pour la paix, j’ai pris des initiatives, je suis pour la paix. Mais si je dois faire la guerre, je la ferais. Nous avons des moyens pour y aller mais, comme le dit mon grand frère, il faut savoir raison garder».

Parlant des attaques de Diabali, ATT a soutenu qu’elle avait pour but de créer l’amalgame, de mettre dos-à-dos, la population blanche et la population noire. Selon lui, la frange de la population blanche la plus importante est arabe mais celle-ci n’a pas suivi les Touareg.

Les accords d’Alger restent le seul cadre de négociation, a martelé ATT. Avant de demander aux communautés Touareg, Sonraï, Peuhl, Haoussa et Gourma de travailler pour la paix. «Pour moi je prends l’engagement de m’investir pour la paix» a-t-il poursuivi.

Parlant de la crise scolaire, ATT a déclaré que l’école est, aujourd’hui, l’une de ses préoccupations. Il a donc invité les enseignants à plus de retenue et à penser à l’avenir des enfants et à celui de la nation et à prendre part au forum qui va traiter tous les problèmes de l’école.

ATT a, ensuite, demandé au ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique d’être à l’écoute de tous les acteurs afin qu’ils parlent le même langage.

Parlant de la sécurité alimentaire, ATT déclare qu’il est inconcevable qu’il y ait une pénurie en dehors de la période de soudure. Il a, à cet effet, demandé aux préfets sous préfets et aux maires de tout faire pour accroître davantage la production.

Pierre Fo’o MEDJO

Envoyé spécial

L’Indépendant du 15 Mai 2008