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Le président de la République, qui a présidé l’ouverture de la conférence régionale de la FAO a donné un éclat particulier à l’événement. Un acte apprécié à sa juste valeur par le directeur général de la FAO. Pour Jacques Diouf, « ATT personnifie les grandes vertus des pères fondateurs de l’Afrique souveraine et donne au monde l’exemple d’une bonne gouvernance bâtie sur le dialogue, le consensus et l’unité nationale qui sont indispensables à l’édification d’un Etat prospère et au renouveau du continent ».

La 24ème conférence de la FAO se tient moins d’un an après les graves difficultés alimentaires engendrées au Sahel par la mauvaise pluviométrie et l’invasion acridienne. L’insécurité alimentaire qui en a résulté, a été une épreuve douloureuse qui rappelle la grande sécheresse des années 1973 avec les affres de la famine, les souffrance des enfants, le manque d’eau, la perte du cheptel, la dégradation de l’écosystème, le déplacement des populations, l’altération du tissu social et surtout le coup porté à l’orgueil.

Une grande ambition pour l’agriculture africaine

L’ensemble des mesures -distribution gratuite de céréales et suppression de la TVA- pour faire face à l’insécurité alimentaire de l’année dernière a coûté plus de 22 milliards de FCFA aux recettes publiques.

Si ATT reconnaît que le Mali a bénéficié du concours précieux de certains partenaires pour y faire face, il souligne en même temps que « la célérité n’a toujours pas été le maître mot dans la mobilisation de l’aide. La communauté internationale a fait montre de timidité dans son soutien à la lutte contre les criquets ».

Les alertes de la FAO n’ont jamais reçu de réaction rapide. « Nous avons eu parfois le sentiment que les mots ne suffisent pas pour émouvoir certains, en l’absence d’images parmi les plus insoutenables. Au lieu de porter secours à ces affamés qui n’ont rien, on vient nous raconter des histoires sur l’opportunité ou pas de la distribution gratuite des céréales » s’exprimera ATT.

Le président de la République a pourtant tiré un enseignement de taille de la crise, c’est l’insuffisance du stock national de sécurité qui est de l’ordre de 35 000 tonnes de céréales sèches par an, alors que la consommation mensuelle de maïs, de mil et de sorgho est de l’ordre de 146 000 tonnes.

« Les problèmes de sécurité alimentaire ne sont pas une fatalité à laquelle l’Afrique serait condamnée. D’autres continents ont été confrontés au même défi et l’on relevé. L’Afrique doit aussi avoir une grande ambition pour son agriculture. Les potentialités sont énormes mais sous-exploitées » a fait remarquer ATT avant d’ajouter que le Mali illustre parfaitement ce paradoxe.

En effet, malgré les 35.000 km2 du Delta central du Niger qui constitue la deuxième plus vaste zone humide cultivable du continent, et 2400 km de cours d’eau, le pays continue d’avoir faim. Ce qui n’est pas d’ailleurs normal.

Comme alternative, ATT pense qu’il faut relever d’une part le défi de la production et de la productivité par la maîtrise de l’eau, l’aménagement des terres, l’utilisation d’engrais, la protection des cultures et la promotion de la recherche agricole qui demeurent les socles de toute « révolution verte ».

D’autre part, il faudra relever le défi de la commercialisation et de la compétitivité des produits agricoles.

03 février 2006.