A quelques semaines du renouvellement des instances dirigeantes de l’Association des municipalités du Mali (AMM), la polémique ne fait que s’envenimer. Un groupe de maires, conduit par le président sortant et non moins candidat à sa propre succession, Abdel Kader Sidibé, a encore écarté d’un revers de la main la plate-forme de gestion concertée initié par l’Adéma-PASJ et une douzaine de partis. C’était au cours d’une conférence de presse le 12 mars au siège de l’AMM. Une crise ouverte s’est donc installée et freine la tenue du congrès statutaire de l’association.
«Nous avons assisté récemment à la formalisation et à la signature d’une plate-forme entre un certain nombre de partis politiques pour une gestion concertée de l’AMM par eux. Au-delà, ils décident dans le contenu de la dite plate-forme de réviser les textes statutaires de l’association, de donner une vision partagée et de mettre en place un bureau consensuel de l’AMM, comme si ces partis en tant que tel étaient membres de l’association.»
Ces propos sont du président de l’AMM, candidat à sa propre succession. La démarche des partis politiques est qualifiée d’ingérence. Abdel Kader Sidibé avait à ses côtés près d’une quinzaine de maires dont Adama N. Diarra, un autre candidat à la présidence de l’AMM.
Ils affirment à qui veut l’entendre lever l’équivoque que les maires sont certes issus des partis politiques mais l’AMM reste une organisation apolitique, membre de la société civile. «En quoi une organisation non membre de l’AMM peut-elle vouloir relire ses textes statutaires, lui donner une vision et même prétendre mettre en place son bureau ?» s’interroge Abdel Kader Sidibé.
Le problème est en passe de créer un malentendu fâcheux au sein de la classe politique. «Nous les maires, nous n’avons pas peur de nos états majors politiques… Moi, le jour où l’on m’interpellera pour ça, je démissionnerai», a averti le maire de la commune urbaine de Gao.
Ces maires se défendent de soutenir une quelconque candidature. Pour preuve : deux probables candidats en l’occurrence Abdel Kader Sidibé et Adama N Diarra étaient présents, ainsi que Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I de Bamako qui s’est, dans un passé, récent ouvertement rallié à la candidature de Boubacar Bah dit Bill, à qui cette fronde est défavorable.
Cette crise entache de plus en plus la marche de la structure où le renouvellement de l’instance dirigeante va de report en report. Initialement prévu au mois de novembre 2009, la journée nationale des communes (JNC) et le congrès statutaire de l’AMM peinent à se tenir. La raison, selon Abdel Kader Sidibé, réside dans un problème de concordance de calendrier entre les autorités et l’AMM.
La JNC est un événement annuel placé sous l’autorité du chef de l’État. Quant au congrès, il est une instance statutaire de l’association dont la convocation relève du bureau exécutif national. Pour jouer sur le coût du congrès, le bureau de l’AMM profite habituellement de la JNC pour tenir son congrès.
C’est cette hypothèse qui est en cause cette année. Et Abdel Kader se justifie : «contrairement aux années précédentes, nous avons assisté au choix opéré par un parti politique afin qu’un de ses responsables brigue la présidence de l’AMM. Le problème est né de la gestion que ce parti veut faire de son choix et le faire aboutir.»
Seydou Coulibaly
Le Républicain du 15 Mars 2010.
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Présidence de l’association des municipalités du Mali : Abdel Kader Sidibé dénonce le choix de l’Adema
Depuis un certain temps, le torchon brûle entre les partis politiques signataires de la déclaration commune pour une gestion consensuelle de l’AMM et un groupe de maires réunis autour du président sortant Abel Kader Sidibé. Pour clarifier le statut de l’AMM, celui-ci a donc animé une conférence de presse, le vendredi 9 avril, au siège de l’association.
Il était entouré de Mme Seck Oumou, maire de Goundam, de Sadou H Diallo, maire de Gao et de Adama N. Diarra, maire de Kourouma. Selon Abdel Kader Sidibé, le problème de l’AMM est né de la gestion que l’Adema veut faire de son choix au niveau de la présidence de cette organisation.
C’est une douzaine de maires, venant des quatre coins du Mali, qui ont fait le déplacement de Bamako pour animer un point de presse au siège de l’AMM. Le principal orateur, Abdel Kader Sidbé, après avoir fait l’historique de son association, a déclaré que le congrès de l’AMM est une instance statuaire et que, comme le stipule l’article 03 du règlement intérieur, il est convoqué par le Président de l’association, après délibération du Bureau exécutif national dans ce sens. L’acte de convocation est transmis au moins un mois avant la date d’ouverture de la session. La convocation comporte l’Ordre du jour.
« Cette année, contrairement aux années précédentes, nous avons assisté au choix opéré par un parti politique afin qu’un de ses responsables brigue la présidence de l’AMM. Le problème est né de la gestion que ce parti veut faire de son choix pour le faire aboutir », soutient Abdel Kader Sidibé.
Cette démarche des partis politiques, selon lui, ne peut être interprétée autrement que comme une ingérence du politique dans la sphère de la société civile.
Abdel Kader Sidibé s’est donc évertué à démontrer, avec force arguments, que l’AMM est une organisation de la société civile. Il a, ensuite, levé l’équivoque entretenue par une certaine opinion, qui voudrait confondre l’organisation de la Journée nationale des communes et la tenue du Congrès de l’AMM.
A cet effet, il a expliqué que le Congrès nécessitait des fonds. Aussi y a-t-il eu organisation d’un congrès en marge de la Journée nationale des communes.
A la faveur des Journées prochaines, c’est le gouvernement qui convoquera sa tenue.
Et Abdel Kader Sidibé de rappeler que l’AMM a été créée le 21 novembre 2000 à la faveur de la 1ère édition de la Journée Nationale des Communes du Mali (JNC), présidée par le Président de la République d’alors Alpha Oumar Konaré.
Elle est née des cendres de l’Association des Maires du Mali, qui apparaissait comme étant une organisation défendant les intérêts des seuls maires. La nouvelle association qui venait d’être porté sur les fonds baptismaux est apolitique et laïque.
Selon Elle a été voulue ainsi par ses membres pour lui donner une certaine autonomie vis à vis de l’administration d’état et surtout vis à vis de la sphère politique.
C’est la raison pour laquelle elle est membre à part entière du Conseil National de la Société Civile. Elle a pour but de participer à la sauvegarde de la libre administration des collectivités territoriales et à l’approfondissement de la démocratie locale.
Les objectifs de l’Association sont, entre autres, contribuer au renforcement de la décentralisation, renforcer les capacités de ses membres, promouvoir l’administration communale, favoriser la participation de tous les acteurs locaux au développement de leur commune, servir d’interface entre les communes et les pouvoirs publics d’une part, entre les communes et les partenaires d’autres part…
Sont membres de l’Association, les municipalités qui acceptent ses statuts et règlement intérieur. Ces municipalités sont représentées sein des instances et organes de l’Association par les maires. Toutefois, un maire empêché peut se faire représenter aux différentes instances et organes par un représentant conseiller dûment mandaté avec une procuration.
Pierre Fo’o Medjo
Le 22 Septembre du 15 Mars 2010.
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Polémique autour du nouveau bureau de l’AMM : Abdel Kader Sidibé dénonce l’ingérence des partis politiques dans la sphère de la société civile
« Un certain nombre de partis politiques ont décidé, dans une plate-forme signée récemment, de réviser les textes statutaires de l’Association des Municipalités du Mali (AMM), de lui donner une vision partagée et de mettre en place un bureau consensuel ». C’est par ces propos que le président sortant de l’AMM, et candidat à sa propre succession sans l’investiture de son parti, le maire de la Commune III du District de Bamako, Abdel Kader Sidibé, dénonce l’ingérence du politique dans la sphère de la société civile.
C’était à la faveur d’un point de presse animé le vendredi 12 mars au siège de l’AMM, en présence de plusieurs maires dont Adama N. Diarra, un autre candidat à la présidence de cette structure.
La petite salle de conférence de l’AMM était pleine pour ce point de presse. Les maires de Mopti, Gao, Bougouni, Goundam, Dialakoroba, Banamba, etc étaient présents, les uns pour manifester leur soutien au président de l’AMM, les autres pour expliquer clairement qu’ils n’ont pas de candidat choisi pour le moment, mais tiennent à dire aux partis politiques de les laisser gérer sereinement leur association, celle des municipalités.
Dans sa déclaration liminaire, Abdel Kader Sidibé a pointé un doigt accusateur vers certaines formations politiques sans les citer nommément.
« Nous avons assisté récemment à la formalisation et à la signature d’une plate-forme entre un certain nombre de partis politiques pour une gestion concertée de l’AMM par eux. Au-delà, ils décident dans le contenu de ladite plate-forme de réviser les textes statutaires de l’association, de donner une vision partagée et de mettre en place un bureau consensuel de l’AMM, comme si ces partis en tant que tel étaient des membres de l’association ».
Et le maire de la Commune III de poursuivre que le peuple malien a voulu et obtenu la démocratie au plus fort des prix dans notre pays, afin que chaque composante ait son champ d’action (partis politiques, organisations de la société civile).
C’est pourquoi, a-t- il ajouté, cette démarche des partis politiques (conduite par l’ADEMA qui a investi Boubacar Bah, le maire de la Commune V du District de Bamako pour la présidence de l’AMM, lors de son prochain Congrès) ne peut être interprétée autrement qu’une ingérence du politique dans la sphère de la Société civile.
A la question en quoi est-il un scandale de voir les partis politiques s’intéresser à une association gérée par les maires, Abdel Kader Sidibé souligne la nuance : « un maire est élu par plusieurs sensibilités faisant de lui une personne morale et non une personne physique. Le maire, au niveau de l’AMM, est le représentant de la commune, il ne vient pas en sa qualité de personne physique « .
En clair, Kader pourrait caricaturer que le lien entre le maire et sa formation politique ne dépasse pas les portes de l’AMM . Et comment s’explique le fait que lui-même avait sollicité l’investiture de son parti, l’ADEMA, pour lui assurer un nouveau mandat à la tête de l’AMM ?
L’homme s’est refusé à répondre à toute question touchant à ses relations avec son parti ou à tout autre parti. Laissant les journalistes quelque peu sur leur soif.
Le président sortant de l’AMM a par ailleurs tenu à préciser qu’il ne faut pas confondre, comme cela se fait ces derniers temps au sein de l’opinion nationale, la journée des communes et le Congrès de l’AMM.
Le Congrès de l’AMM est une instance statutaire. Il est convoqué, aux termes de l’article 3 du Règlement intérieur, par le président de l’association, après délibération du Bureau Exécutif National dans ce sens.
La journée nationale des communes, quant à elle, est un événement annuel qui a été institutionnalisé par le Gouvernement du Mali en 2000. D’autres intervenants dont les maires de Gao, Sadou H Diallo, de Mopti, Oumar Bathily, de Goudam, Mme Oumou Seck et d’autres ont apporté leur pierre à la consolidation de l’argumentaire du maire de la Commune III. Argumentaire qui pourrait se résumer à : » partis politiques, ne touchez pas à notre AMM ! « .
Rappelons que cette polémique est née depuis que l’ADEMA et plusieurs autres partis ont décidé de gérer de façon concertée l’AMM. Avec, à la clé, un positionnement de Boubacar Bah dit Bill comme futur président de la structure, au détriment de deux autres candidats issus de l’ADEMA : Abdel Kader Sidibé et Adama N. Diarra de la Commune rurale de Kourouma (cercle de Sikasso).
Il faut signaler que le maire de la Commune III et actuel président de l’AMM a, dans son intervention liminaire, rappelé les objectifs de l’association qu’il dirige depuis 2004.
Ce sont: contribuer au renforcement de la décentralisation, renforcer les capacités de ses membres, promouvoir l’administration communale, favoriser la participation de tous les acteurs locaux au développement de leur commune, servir interface entre les communes et les pouvoirs publics, d’une part, entre les communes et les partenaire, d’autre part, promouvoir la coopération entre les communes maliennes d’une part et d’autre part entre celles-ci et les communes ou organismes d’autres pays ayant les mêmes objectifs.
Ces objectifs de l’AMM ne pourront être atteints que dans un climat serein.
Bruno Djito SEGBEDJI
L’Indépendant du 15 Mars 2010.
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Polémiques autour de l’AMM :Kader accuse d’ingérence des partis politiques
Abdel Kader Sidibé, le président de l’Association des municipalités du Mali (AMM), entouré d’une douzaine de membres de l’Association, a tenu un point de presse vendredi dernier. Il a accusé certains partis politiques d’ingérence dans la sphère de l’AMM, ce qui serait à l’origine du mal-vivre qui prévaut présentement à l’AMM.
D’entrée de jeu, Abdel Kader Sidibé, le président de l’AMM, a rappelé l’objectif de la création de l’AMM et sa mission, expliquant que l’AMM, une association apolitique et laïque, a été voulue par ses membres pour lui donner une certaine autonomie vis-à-vis de l’administration d’Etat et surtout vis-à-vis de la sphère politique. « C’est la raison pour laquelle elle est membre à part entière du Conseil national de la société civile », a continué le conférencier.
Indiquant qu’il n’y a pas de problème de candidature à AMM, Abdel Kader Sidibé a accusé certains partis politiques d’ingérence dans la sphère de l’AMM, ce qui est à la base de tous les problèmes autour de l’Association.
M. Sidibé a regretté que « cette année, contrairement aux années précédentes, nous avons assisté au choix opéré par un parti politique afin qu’un de ses responsables brigue la présidence de l’AMM. Le problème est né de la gestion que ce parti veut faire de son choix pour le faire aboutir ».
S’agissant de la signature d’une plate-forme par certains partis pour une gestion concertée de l’AMM, Abdel Kader Sidibé dira qu’« en quoi une organisation non-membre de l’AMM peut-elle vouloir relire ses textes statutaires, lui donner une vision et même prétendre mettre en place son bureau. Cette démarche des partis ne peut être interprétée autrement que par une ingérence du politique dans la sphère de la société civile ».
» Cela, a préconisé le conférencier, doit interpeller en premier lieu les membres de l’AMM d’abord, ainsi que toutes les autres composantes de la société civile à travers le Conseil national de la société civile. Cet acte posé par les partis politiques demeure une agression à leur égard. Ce défi, nous devons de le relever afin qu’il ne constitue pas un précédent fâcheux pour notre démocratie et notre État de droit ».
Sadou H. Diallo, le maire de Gao, dira que « notre association est apolitique. Que les partis politiques nous laissent tranquilles ».
Le maire de Goundam a conclu que le devoir des partis politiques est de défendre la démocratie et non de la prendre en otage. Les conférenciers n’ont pas répondu la question relative à la date du congrès de l’AMM au cours duquel le bureau de l’Association va être renouvelé.
Sidiki Doumbia
Les Échos du 15 Mars 2010.