S’il y a eu quelques petites irrégularités d’ordre technique, à en croire le député Adema, de Bafoulabé, Mamadou Diallo, il n’y a pas eu, en revanche, de dépassement dans l’exécution du budget.
Au contraire, il y a même eu report d’un trimestre à l’autre, tous les crédits n’ayant pas été consommés. A travers cet exercice qui est une grande première, en tout cas sous la présente législature, les représentants du peuple ont tenu à donner le bon exemple et démontrer, du coup, que s’ils peuvent être très critiques envers l’exécutif, ils sont davantage plus rigoureux envers eux-mêmes et qu’ils sont conscients de la nécessité de commencer par balayer devant l’Hémicycle, Place de la République.
Initié par la Commission de contrôle présidée par Amadou Baba Traoré, député CODI (le groupe des indépendants) de Diré et regroupant toutes les sensibilités politiques de l’Assemblée nationale, l’examen de ce rapport de gestion s’est déroulé, hier, de 10 h à 17 h 30 mn – avec une pause déjeuner de 13 h à 15 h – s’est déroulé, Place de la République, dans la salle Alassane Mahamane Haïdara, du nom du tout premier président de l’Assemblée nationale du Mali.
Les débats ont eu lieu dans la plus grande convivialité, chose difficilement imaginable, il y a quelques années, sur une question aussi sensible que les finances de l’Assemblée, confie Mamadou Diallo, député Adema de Bafoulabé, par ailleurs membre de la commission TP que nous avons trouvé en train d’échanger avec Sékou Touré et Boubou Koïta, respectivement députés RPM de Kati et de la commune VI de Bamako, dans les minutes qui ont suivi la rencontre.
« L’expérience s’est révélée très positive dans la mesure où elle a permis aux députés de mettre le doigt sur les lacunes dans la gestion des fonds de l’Assemblée nationale. Ce qui est de nature à l’améliorer dans le futur » de confier l’élu de Bafoulabé, l’air très serein.
En fait de lacunes, il faut, en réalité, parler de quelques petites erreurs techniques dans l’imputation des dépenses.
Sinon, contrairement à ce que certains prédisaient, il n’y a jamais eu de dépassement dans l’exécution budgétaire sur la période objet du rapport, à savoir le 4ème trimestre de 2002 et toute l’année 2003. Selon toujours notre interlocuteur, il y a même eu report de crédits d’un trimestre à l’autre. Les débats ont été présidés du début à la fin par le président de l’Assemblée, Ibrahim Boubacar lui-même.
L’expérience s’est révélée aussi positive en ce sens qu’elle a permis de briser un tabou, celui du contrôle des finances publiques dont la seule évocation fait frémir plus d’un Malien.
Nos honorables députés sont déterminés à démontrer, de la façon la plus éloquente, que Place de la République est un véritable palais de verre, côté gestion des finances.
L’Assemblée nationale semble plus que jamais décidée à donner corps au concept de la bonne gouvernance, puisque la Commission de contrôle, qui est une commission spécialisée permanente de notre parlement, est en train d’éplucher d’autres rapports sur la gestion portant sur l’année 2004.
Yaya SIDIBE
22 juillet 2005