En effet, c’est la proposition de bureau faite par la coalition qui a été soumise au vote par liste bloquée le vendredi dernier lors de la séance plénière à l’hémicycle. Sur les 101 députés qui ont pris part au vote, 97 ont voté pour, un seul a voté contre et trois bulletins nuls ont été recensés.
Quant aux 45 autres députés du groupe parlementaire RPM-MPR-PIDS-RDT, ils ont rejeté les postes à eux affectés et ont quitté la salle. Après, par la voix du député Kadary Bamba, ce groupe parlementaire donna les raisons de son départ et a dénoncé certaines méthodes du camp adverse.
Pour Kadary Bamba, ce coup contre le Groupe RPM-MPR-PIDS-RDT est en réalité, un coup contre la démocratie. «Pour assouvir nous ne savons quel dessein tous les groupes parlementaires exceptés le groupe RPM-MPR-PIDS-RDT, ont été entrepris en tant que groupe, par de prétendus émissaires et par des membres du Bureau de l’Assemblée Nationale, pour former une soi-disante majorité présidentielle».
En vérité, ajouta Kadary Bamba, nous assistons à l’ouverture prématurée de la campagne électorale de 2007. Selon lui, «l’objectif affiché est d’affaiblir le RPM et son président avant les élections générales de 2007, voire même si possible, l’isoler et l’abattre».
Après avoir refusé à cautionner ce qu’il appelle un véritable attentat contre la démocratie, le Groupe parlementaire RPM-MPR-PIDS-RDT par la voix de son Président décida de ne pas prendre part à la mise en place du nouveau bureau par ce constat : «Formez donc le bureau tel qu’il vous a été instruit de le faire. Formez-le ! Mais sans nous. De la même manière vous formerez, sans nous, les bureaux des commissions…» Le MPR à la charge A la suite de cette déclaration, tous les députés de ce groupe quittèrent la salle. Curieusement, la réplique viendra d’un membre même de ce groupe, le MPR qui, par la voix d’un de ses députés, Kissima Manguiné affirmé que «son parti, le MPR n’a pas été associé ni de près, ni de loin à la rédaction d’une telle déclaration».
Tout en se désolidarisant de ce groupe, le MPR décidera pour plus de cohérence son retrait du Groupe Parlementaire RPM-MPR-PIDS-RDT.
Après le MPR, un autre membre de l’alliance Espoir 2002, le Président du CNID, Me Mountaga Tall s’insurgea contre ses anciens partenaires politiques. Pour Me Tall : «des propos extrêmement graves qui jeurent avec la réalité des faits viennent d’être tenus. Ce n’est pas la première fois que des députés se retirent de la salle…
Venir insulter des gens, venir dire des contrevérités n’est pas glorieux».
Le RPM isolé
Deux déclarations qui prouvent, s’il en est encore besoin, que le temps de l’alliance Espoir 2002 est désormais révolu. Toutes choses pour dire que le RPM est désormais isolé à l’Assemblée Nationale.
C’est désormais le parti de l’abeille avec ses 65 députés qui a le plus grand nombre de représentants dans le bureau (2e vice-présidence ; 7e vice-présidence ; le 1er Questeur et le 2e secrétaire Parlementaire).
Ensuite viennent le groupe URD/RAMAT (3e vice-président ; le 2e Questeur le 3e secrétaire parlementaire) et le CNID (1ère vice-président ; 8e vice-présidence 8è Secrétaire Parlementaire).
Tous les autres Groupes c’est-à-dire le CODI, ACC, CDS-PDJ et la LJS ont chacun un représentant soit comme vice-président (CODI (4e) ; ACC (5e) soit comme Secrétaire Parlementaire (CDS-PDJ : 5e ; LJS : 6e).
Pour le moment, seuls le RPM-MPR-PIDS-RDT ne figurent plus dans le Bureau. Mais avec le basculement du MPR et du PIDS dans le camp de la nouvelle coalition, il ne serait pas étonnant de les voir attribuer les deux postes restants qui seront pourvus ce matin.
C’est le même schéma qui sera reconduit ce matin lors de la mise en place des bureaux des Commissions techniques.
Birama Fall
17 octobre